Les cours de l’or noir remontent jeudi, les Etats-Unis ayant annoncé mercredi des sanctions contre une nouvelle raffinerie indépendante en Chine, accusée de transformer illégalement du pétrole iranien.
Selon le département d’Etat américain, les sanctions visent l’entreprise Shandong Shengxing Chemical Co, accusée d’avoir acheté pour plus d’un milliard de dollars de pétrole venu d’Iran.
«Washington traduit ainsi sa stratégie de +pression maximale+ contre l’Iran par des actes», ce qui fait grimper les prix du brut, constate Thu Lan Nguyen, analyste chez Commerzbank.
C’est la deuxième fois que le gouvernement américain vise une raffinerie indépendante en Chine, appelées «théières», pour ce type de motif.
Dans le même temps, Washington a annoncé sanctionner «plusieurs» entreprises et navires impliqués dans les livraisons de pétrole iranien vers la Chine et considérés faisant partie de la «flotte fantôme» du pays du Golfe.
Parallèlement, des négociations sont en cours sur la question du nucléaire iranien. Le chef de l’Agence internationale pour l’énergie atomique (AIEA) rencontre jeudi à Téhéran son homologue iranien à ces fins.
Les pays occidentaux, Etats-Unis en tête, soupçonnent de longue date l’Iran de vouloir se doter de l’arme nucléaire, des allégations rejetées par Téhéran, qui défend un droit au nucléaire à des fins civiles, notamment pour l’énergie.
Vers 12h15, le prix du baril de Brent de la mer du Nord, pour livraison en juin, prenait 0,73% à 66,33 dollars.
Son équivalent américain, le baril de West Texas Intermediate, pour livraison en mai, progressait également de 0,90% à 63,03 dollars.
Les cours montaient aussi dans l’espoir d’un dialogue entre Washington et Pékin sur les droits de douane.
La Chine, surtaxée à 145% et exclue de la pause de 90 jours que Donald Trump a accordé la semaine dernière au reste du monde, reste engagée dans un virulent bras-de-fer commercial avec Washington.
«Même si Donald Trump a adopté un ton plus diplomatique dans le conflit commercial avec la Chine et dans sa politique tarifaire en général, l’impact potentiel des droits de douane sur l’économie mondiale reste critique», insistent les analystes d’Energi Danmark.
Un recul des échanges mondiaux pénaliserait la demande en brut - particulièrement si la Chine, première importatrice de pétrole, est autant affectée.