La politique douanière américaine impactera la conjoncture suisse, selon le Conseil fédéral. Il a indiqué mercredi s’attendre à un ralentissement de la croissance, mais pas à un effondrement de l’économie. Les estimations sont toutefois empreintes d’incertitude.
De nouveaux droits de douane américains de 25% touchent les produits en acier et en aluminium depuis le 12 mars. De plus, des droits de douane additionnels de 25% sur les voitures ont été introduits le 3 avril.
Enfin, un droit de douane additionnel de 10% sur les importations de presque tous les pays vers les Etats-Unis est entré en vigueur le 5 avril. Certains biens suisses en sont actuellement exclus, notamment la plupart des produits pharmaceutiques, ce qui représente plus de la moitié des exportations helvétiques vers les Etats-Unis.
Le gel pendant 90 jours des droits de douane additionnels propres à chaque pays (+21% pour la Suisse) permet à la Suisse aujourd’hui de ne pas être plus touchée que les autres pays. Toutefois, il faut prévoir des conséquences indirectes, dues à un ralentissement de la conjoncture mondiale et à la volatilité des marchés financiers et des taux de change, explique le gouvernement dans un communiqué.
Il s’attend à ce que la conjoncture suisse évolue moins favorablement que d’après les prévisions conjoncturelles du 18 mars. Celles-ci tablaient sur une croissance du PIB de 1,4% pour cette année.
Conséquences encore incertaines
La conjoncture de départ étant dynamique, les estimations des conséquences pour l’économie suisse sont très incertaines, poursuit le Conseil fédéral. Il dit évaluer la situation en continu au vu de l’évolution instable de la conjoncture. Il est en train d’examiner s’il est nécessaire d’intervenir et quelles sont les mesures de politique économique envisageables si besoin.
Les nouveaux droits de douane et ceux qui se profilent sont reconnus comme un motif justifiant le droit aux indemnités en cas de réduction de l’horaire de travail (RHT), ajoute encore le gouvernement. Ce pour autant que les entreprises soient touchées directement ou indirectement et que toutes les autres conditions donnant droit à l’indemnité soient remplies.
Cet instrument a montré son efficacité pour éviter les licenciements en cas de pertes de travail temporaires et inévitables, note le Conseil fédéral. Les organes d’exécution de l’assurance-chômage ont été informés en ce sens.
Par ailleurs, le Département fédéral de l’économie (DEFR) va proposer aussi vite que possible une mesure visant à proroger l’extension de la durée maximale de l’indemnisation à 18 mois au lieu de 12, actuellement limitée à la fin du mois de juillet. Les 18 mois correspondent au plafond légal.