Chute des prix du pétrole: la Russie s’inquiète

AWP/AFP

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La cheffe de la Banque centrale de Russie Elvira Nabioullina craint que les guerres commerciales n’entraînent une baisse de l’économie mondiale et, potentiellement, de la demande pour les ressources énergétiques russes.

La Russie s’est inquiétée mardi «des risques» d’une baisse de ses revenus, sur fond de chute des prix du pétrole à la suite de la guerre commerciale lancée par les Etats-Unis, à laquelle s’ajoute une annonce de l’Opep d’une hausse plus marquée qu’attendu de sa production.

Près d’un tiers du budget fédéral russe en 2025 doit provenir de la vente des hydrocarbures, dont principalement le pétrole, une rentrée financière vitale pour Moscou pour poursuivre l’offensive que son armée mène en Ukraine depuis plus de trois ans. Le baril de pétrole américain (WTI) est tombé temporairement lundi sous le seuil des 60 dollars, une première depuis avril 2021, avant de remonter mardi peu après 16h30 autour de 61,39 dollars.

Mardi, le Ministère russe des finances a évoqué «les risques» de ces secousses sur ses rentrées budgétaires. «Il existe des risques que (ces revenus) diminuent en raison de l’affaiblissement de l’environnement des prix», a-t-il indiqué. «Si ces guerres douanières (...) se poursuivent, cela entraînera une baisse du commerce mondial, de l’économie mondiale et, potentiellement, de la demande pour nos ressources énergétiques», a relevé la patronne de la Banque centrale de Russie (BCR), Elvira Nabioullina.

«Il existe donc des risques», a-t-elle mis en garde lors d’une réunion avec des députés. Le brut russe de marque Oural s’échangeait mardi à près de 50 dollars le baril, son plus bas niveau depuis 2023, selon des données du marché, soit une baisse de près de 15% par rapport à sa moyenne de mars.

Lundi, le porte-parole de la présidence russe, Dmitri Peskov, avait dit que le Kremlin «suivait de près» la situation. Les dirigeants ukrainiens, très critiques envers les clients étrangers du pétrole et gaz russes, ont de leurs côté exprimé lundi l’espoir que les tensions économiques fassent pression sur les finances de Moscou.

«Plus les prix du pétrole seront bas, moins les Russes auront d’argent pour financer leur guerre», a écrit lundi Andriï Iermak, le chef de l’administration présidentielle ukrainienne, sur les réseaux sociaux. D’après l’économiste russe Evguéni Kogan, à terme, «il pourrait y avoir une baisse» des dépenses russes de défense et de sécurité» (qui doivent représenter près de 9% du budget cette année), selon Vladimir Poutine, «mais elle sera légère et probablement pas immédiate», a-t-il noté auprès de l’AFP.

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