Les marchés européens en berne entre incertitudes commerciales et inflation US

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Paris termine en baisse de 0,93%, Francfort de 0,96%, Milan de 0,92%, quand Londres clôture à l’équilibre (-0,08%). A Zurich, le SMI fléchit de 0,21%.

Les bourses mondiales étaient plombées vendredi entre les incertitudes commerciales liées aux surtaxes douanières américaines et l’inflation tenace aux Etats-Unis, tandis que l’or, valeur refuge, s’est hissé à un nouveau sommet historique.

En Europe, Paris a terminé en baisse de 0,93%, Francfort de 0,96%, Milan de 0,92%, quand Londres a clôturé à l’équilibre (-0,08%). A Zurich, le SMI a cédé 0,21%.

Vers 16H45 GMT à Wall Street, le S&P 500 perdait 1,75%, le Nasdaq reculait de 2,39% et le Dow Jones cédait 1,50%.

«Plus que des prises de bénéfices, on assiste à de véritables +sell-off+ (des mouvements de ventes, ndlr) sur les marchés d’actions», commente Grégoire Kounowski, conseiller en investissement chez Norman K.

Le mouvement s’est accéléré après la publication de l’indice d’inflation (PCE) privilégié par la Réserve fédérale (Fed) pour le mois de février.

S’il est ressorti conforme aux attentes du marché (+2,5%), la mesure d’inflation dite sous-jacente, qui exclut les prix de l’énergie et de l’alimentation, est légèrement plus élevée qu’attendu (+2,8% contre +2,7% estimé).

L’indice révèle également que la demande des ménages américains a été plus faible qu’escompté, illustrant un consommateur plus prudent face aux nombreuses incertitudes économiques.

«L’incertitude demeure élevée en raison des revirements politiques de l’administration Trump», affirme Christophe Boucher, directeur des investissements chez ABN AMRO Investment Solutions.

Depuis son retour à la Maison Blanche, Donald Trump a enclenché un processus de guerre commerciale d’une rare intensité, menaçant ses partenaires commerciaux d’une multitude de droits de douane.

Si le président américain a retardé l’exécution de certaines de ses menaces, il a annoncé mercredi 25% de droits de douane additionnels sur les voitures et pièces détachées entrant sur le sol américain. Il promet une nouvelle salve le 2 avril date que Donald Trump appelle le «jour de la libération».

«Les marchés ont vécu la semaine dans l’attente du couperet du 2 avril», souligne Florian Ielpo, responsable de la recherche macroéconomique pour Lombard Odier IM.

«On a l’impression que le monde entier est en pause en attendant», explique Fawad Razaqzada, analyste pour City Index. D’autant que «les contre-mesures prises par les pays touchés par ces droits de douane pourraient encore accroître l’incertitude et créer toutes sortes de volatilité», ajoute-t-il.

Un regain d’inflation, dans le sillage de la politique commerciale de M. Trump, semble «inévitable» aux Etats-Unis, a prévenu jeudi la présidente de la Réserve fédérale (Fed) de Boston.

Plus qu’inflationniste, «les marchés se rendent compte que c’est même récessionniste», estime Grégoire Kounowski.

De quoi faire flancher le dollar. Sur le marché des changes, le billet vert perdait 0,28% face à la monnaie unique, à 1,0832 dollar pour un euro vers 16H45 GMT, alors qu’une inflation supérieure aux attentes devrait théoriquement favoriser le dollar.

Ruée vers l’or

Face aux incertitudes économiques, les investisseurs délaissent les actifs plus risqués comme les actions pour se retrancher sur les obligations, vues comme plus sûres, ou les actifs refuges par excellence comme l’or.

Plus une obligation est recherchée par les investisseurs, plus son taux va baisser. Ainsi, le rendement à 10 ans des bons du Trésor atteignait 4,27% à 16H45 GMT, contre 4,36% jeudi en clôture.

A l’approche de la nouvelle salve de droits de douane, l’or poursuit sa percée, s’établissant à 3.082,12 dollars l’once après s’être hissé à un nouveau record historique à plus de 3.086 dollars.

«Le métal précieux s’affirme comme la valeur refuge préférée du marché face à la menace d’une escalade de la guerre commerciale mondiale, alors même que les tensions géopolitiques persistent sur la scène internationale», souligne Han Tan, analyste chez Exinity.

Le pétrole glisse

Les cours du pétrole fléchissent face aux craintes quant à l’économie mondiale. Vers 16H45 GMT, le baril de Brent de la mer du Nord baissait de 0,90% à 73,36 dollars, et celui de WTI américain perdait 1,21% à 69,07 dollars.

Le bitcoin cédait quant à lui 4,38% à 83.918 dollars.

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