Le cuivre a atteint un sommet historique à New York, porté par les acheteurs américains qui constituent des réserves en anticipation de droits de douane de Donald Trump sur le métal rouge, créant un décalage important avec les prix affichés sur la Bourse des métaux de Londres.
Lors de son discours devant le Congrès américain début mars, Donald Trump a annoncé des taxes à venir sur les importations de cuivre.
Le président américain a également signé un décret pour enquêter sur ces importations, citant des préoccupations de sécurité nationale sur l’augmentation de la dépendance étrangère.
«Les États-Unis importent près de la moitié de leur cuivre», précise Alan Bush, analyste chez ADM Investors.
«Cela a suscité des spéculations sur l’imposition prochaine d’un tarif douanier de 25%, ce qui a conduit les négociants à sécuriser les expéditions en prévision» de ces taxes, explique l’analyste.
Même s’il n’y a pas eu d’annonce de la Maison Blanche à ce sujet depuis, les acheteurs américains se prémunissent contre le risque de hausse subite des prix à l’achat sur ce métal particulièrement utilisé dans l’industrie.
Conséquence: un énorme écart s’est formé entre le prix du métal rouge sur la bourse de New York et sur celle de Londres.
«Actuellement, la prime se négocie autour de 13% et, tant qu’elle restera aussi élevée, le cuivre continuera d’être extrait des marchés étrangers» vers les Etats-Unis, affirme Ole Hansen, analyste chez Saxobank.
L’explosion du cours du cuivre aux Etats-Unis conduit les prix mondiaux à s’apprécier également dans une moindre mesure.
Par ailleurs, «le métal rouge continue de faire l’objet d’une utilisation industrielle croissante, alimentée par les tendances en matière d’électrification, d’énergie renouvelable et d’intelligence artificielle» ce qui contribue aussi à soutenir les cours de manière structurelle, souligne M. Bush.
Au Comex de New York, vers 16H08 GMT, le métal rouge évoluait à un record à 5,2180 dollars la livre.
Si la Maison Blanche annonçait ne pas imposer de taxes sur le cuivre le cours du métal «pourrait être bouleversé de 10 à 12% en quelques secondes», chutant brusquement, averti M. Hansen.
Si des droits de douane sont effectivement appliqués sur le cuivre, le métal devrait suivre la trajectoire de l’aluminium dont le prix était monté avant, puis diminué plus progressivement après l’application le 12 mars de 25% de taxes par les Etats-Unis.