La société d’investissement Eurazeo a annoncé jeudi une perte nette de 430 millions d’euros en 2024, pénalisée par l’ajustement à la baisse de la valeur de son portefeuille de sociétés.
Eurazeo a réalisé une «année dynamique», a commenté lors d’une conférence de presse le coprésident du directoire William Kadouch-Chassaing, dans un contexte de reprise «graduelle» et marqué par «un niveau d’incertitude (...) peu commun».
La société avait publié pour 2023 un bénéfice net de 1,82 milliard d’euros, à mettre toutefois intégralement au crédit d’une nouvelle norme comptable.
Ce sont les sociétés non cotées de la catégorie «growth» qui ont souffert en 2024: la valorisation de ces start-up de grande taille a été diminuée de 18% l’an dernier, notamment dans les secteurs du commerce en ligne et du crédit à la consommation.
«Leur valeur est à présent faible dans le portefeuille», précise Eurazeo dans un communiqué.
Cette perte traduit une écriture comptable, pas un flux d’argent. Les commissions de gestion continuent bien de rentrer dans les caisses d’Eurazeo: elles s’élèvent à 421 millions d’euros l’an dernier, soit 7% de plus qu’en 2023, à périmètre comparable.
Après prise en compte des charges, la contribution de la gestion d’actifs s’élève à 153 millions d’euros (+20% proforma).
Le groupe français gère 36,1 milliards d’euros d’actifs (+4% sur un an) pour le compte de ses clients investisseurs institutionnels (assureurs, banquiers, fonds de pensions...), particuliers fortunés mais aussi issus de son propre bilan.
Ce montant est investi au capital d’entreprises (start-up ou plus grands groupes) qu’Eurazeo accompagne dans leur développement. Après quelques années, la société revend ses parts, espérant une plus-value.
La société de gestion, qui a également une activité de prêteur, se rémunère par des commissions et une partie de l’éventuelle plus-value.
Elle a vendu pour 3,37 milliards d’euros d’actifs l’an dernier, deux fois et demi plus qu’en 2023, et investi 4,58 milliards d’euros, 18% de plus qu’en 2023.
Eurazeo a par ailleurs levé 4,3 milliards d’euros auprès de ses clients, 23% de plus qu’en 2023, principalement en dette privée, mais aussi en capital-investissement et en infrastructure.
La société de gestion annonce enfin jeudi le doublement de son programme de rachat d’actions et une proposition de dividende de 2,65 euros, supérieur à l’an dernier.