Le trac? Inexistant. Mon expérience en tant que musicien et acteur m'est utile chaque jour dans le domaine de la finance. Ce que j’ai appris sur scène m’aide aujourd’hui à convaincre les clients, à survivre aux tendances et à surmonter les crises.
Depuis mon enfance, j'étais convaincu que j'étais fait pour la scène. La musique devait être bien plus qu’un simple hobby. Mais mes parents n’étaient pas du même avis. Dentistes de profession, ils avaient un autre plan pour moi: reprendre un jour leur cabinet dentaire à Francfort.
Lorsque, à 15 ans, je leur ai annoncé mon intention de faire carrière en tant que chanteur et guitariste, ce fut un choc pour eux. A la maison, c’était un véritable volcan en éruption. Mais avec le temps, les tensions se sont apaisées et j’ai fini par imposer ma décision. Avec mon groupe «Pool», j’ai connu un succès local dans les années 1990. Notre slow rock plaisait, et nous étions particulièrement connus dans la région de la Hesse. Lorsque nous avons décroché un contrat avec une maison de disques et entamé une tournée à travers l’Allemagne, je me suis dit: «Ça y est, j’ai réussi!»
Mais les millions de ventes ne sont jamais arrivés. J’ai alors compris que le monde de la musique était un véritable bassin de requins, où le talent seul ne suffit pas. Des hommes d’affaires douteux, une concurrence féroce et une lutte incessante pour l’attention ont affiné ma vision de la réalité. Pour équilibrer ma vie de musicien, j’ai également exploré ma passion pour le théâtre. Pendant deux décennies, j’ai foulé les planches des théâtres du pays – jusqu’à ce que j’en aie assez. J’ai fini par admettre que la vie d’artiste n’était peut-être pas faite pour moi.
Des notes aux chiffres
Je me suis alors tourné vers les chiffres – et je suis encore aujourd’hui heureux de cette décision. J’ai découvert que le spectacle ne se trouvait pas seulement sur scène, mais aussi dans l’industrie financière. De plus, il existe de nombreuses similitudes entre l’univers de la musique et celui de la finance.
Les luttes concurrentielles, les changements de stratégie et les tendances éphémères rythment ces deux mondes. Dans la musique, il faut trouver son propre style et se démarquer parmi une multitude d’artistes. Dans la finance, c’est la même chose: les produits vont et viennent, du Private Markets aux dettes des marchés émergents – mais au final, seule la performance compte.
Mon expérience dans la musique et le théâtre a été une véritable école de vie, et une excellente préparation au monde de la finance. Sur scène, on apprend non seulement à exprimer les émotions de manière ciblée, mais aussi à développer une présence captivante, à maîtriser le timing, le langage corporel et à comprendre les attentes du public – autant d’éléments cruciaux pour réussir des négociations et convaincre des clients.
Improvisation et sens du timing
A cela s’ajoute une compétence essentielle acquise sur scène: l’improvisation. Elle est également précieuse dans la finance, par exemple lorsqu’il faut réagir avec souplesse aux fluctuations du marché. Que ce soit sur scène ou dans le secteur financier, il est indispensable d’évaluer correctement les situations et de ne pas se laisser déstabiliser par des turbulences passagères. Grâce à la musique et au théâtre, j’ai appris à gérer le trac – que ce soit devant dix ou trois mille personnes. Cette capacité m’aide aujourd’hui à garder mon sang-froid lorsque les marchés deviennent instables.
Un musicien sait exactement quand donner le signal, un acteur reconnaît le moment parfait pour placer sa réplique, et un professionnel de la finance sait quand il faut agir ou attendre.
La relation avec les clients repose sur le même principe. Plutôt que de les inquiéter par des réactions précipitées en période de crise, il est préférable de rester calme et d’inspirer confiance. Tout comme un artiste expérimenté guide son public, un expert financier doit offrir une orientation claire à ses clients.
Ce qui me tient particulièrement à cœur, c’est de rester fidèle à moi-même, même face aux tendances changeantes et aux défis des marchés. Mon apprentissage sur scène m’a appris à gérer les situations difficiles. La scène a changé, mais les principes restent les mêmes.