Gonet: l'actualité des marchés au 4 février

Jean Frédéric Nussbaumer, Gonet & Cie

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Dow -0,28%, S&P 500 -0,76%, Nasdaq -1,20%, Russell -1,28%, SOX -1,82%, Eurostoxx -1,3%, SMI -0,40%.

Le marché tente à grand-peine de suivre le rythme des annonces/décisions/revirements/pas de côté/remontrances à l’égard de son bras droit et j’en passe du décidément très en forme président des Etats-Unis. On se réveille hier avec des droits de douane décidés à l’encontre du Canada, du Mexique et de la Chine. On se couche avec un mois de délai accordé par sa Majesté Donald à ses voisins. Notons au passage qu’il a peut-être réalisé que 22% des véhicules importés par les Etats-Unis sont produits dans ces deux pays, sachant que le prix moyen d’une voiture coûte déjà 48’000 dollars, si le citoyen lambda ne peut plus se payer un pick up le MAGA en prendra un coup. La Chine répond aux 10% supplémentaires en faisant la même chose tout en lançant une enquête sur Google, Donald va donc discuter avec son homologue XI ces prochains jours.

1 partout la balle au centre donc, rien n’a changé ou presque dans le joyeux monde du commerce mondial, Wall Street parvient à respirer quelque peu et récupère une bonne partie de ses pertes de début de séance à la cloche. La volatilité est en hausse mais pas trop, les esprits taquins noteront la chute de 5% du secteur automobile hier, on sait que le grand blond est sensible aux mouvements de la bourse, surtout lorsqu’il s’agit de s’attribuer les mérites de sa bonne tenue, tiens en parlant de secteurs, les transports font également pâle figure hier, tout comme la tech, hormis META qui grappille 1,2%. Le dollar rend un peu de terrain, la paire EUR/USD revient à 1,0314, les banquiers centraux de sortie semblent prendre un malin plaisir à préciser qu’il n’y pas urgence de poursuivre le cycle de baisses de taux, au grand dam du nouveau maître de Washington DC. L’or reste proche de son record historique, l’once évolue ce matin à 2812 dollars, le pétrole recule brutalement à 71,94 dollars le baril de WTI Light Crude, le rendement du 10 ans US remonte légèrement, à 4,57%, le marché semble déréglé, pas de tendance claire à signaler la poussière du pataquès provoqué par Donald Trump doit retomber pour permettre une nouvelle tendance, la question est de savoir quand cela se produira. 

Comme bien souvent, lorsque Wall Street se met à fonctionner aux instruments, on se tourne du côté des indicateurs internes de marché pour tenter de mieux comprendre ce qui se passe. Vendredi dernier, l’indice S&P500 (SPX) s'est donc retourné à la baisse à la suite d'informations selon lesquelles les États-Unis imposeraient des droits de douane au Canada, au Mexique et à la Chine. La confirmation de ces informations au cours du week-end entraine un important écart à la baisse à l'ouverture du marché hier. Bien que cette tendance des prix sur deux jours puisse inquiéter, il est essentiel de rester objectif. Tout au long de l'histoire, les gros titres ont toujours incité les opérateurs à vendre dans un premier temps puis à réfléchir. Or, pour investir avec succès, il faut savoir résister aux décisions émotionnelles. Bien que la taille de l'échantillon soit minime, chaque fois qu'un renversement de tendance à la baisse a été suivi d'un écart à la baisse de 1% ou plus le jour suivant, le SPX a connu des difficultés au cours des semaines suivantes, le risque le plus important de baisse supplémentaire se manifestant généralement au cours de la première semaine. Une fois la secousse terminée, l'indice a rebondi, affichant des gains 100% du temps au cours des deux et trois mois suivants. L’histoire nous redit donc une fois encore de ne pas prendre de décision précipitée dans ce contexte ô combien opaque. C’est l’occasion de rappeler la phrase de Warren Buffet qui aime rappeler que la bourse transfère l’argent des impatients vers les patients. 

Au registre macro, l'indice ISM manufacturier de janvier s’établit à 50,9, sa première expansion depuis octobre 2022. Les nouvelles commandes, la production et l’emploi se renforcent, avec une hausse des prix payés. Les dépenses de construction en décembre dépassent les attentes, en hausse de 0,5% sur un mois. Susan Collins (Fed de Boston) affirme que la Fed va monitorer les hausses de prix dues aux tarifs douaniers, tandis que Raphael Bostic (Fed d’Atlanta) souligne une incertitude croissante. Le Trésor revoit son estimation d’emprunt à 815 milliards de dollars, légèrement en baisse.

Donald Trump veut que l'Ukraine garantisse l'accès aux terres rares en échange d'une aide à la guerre. Il signe une action exécutive pour créer un fonds souverain et déclare qu'Elon Musk ne peut pas arrêter les paiements du Trésor de son propre chef.

Au menu macro-économique de ce mardi, aux Etats-Unis, les commandes de biens durables et les offres d'emploi JOLTS seront publiées à 16h00.
BNP Paribas dépasse ses prévisions pour le quatrième trimestre, mais revoit à la baisse ses objectifs de bénéfices 2025. Dassault Systèmes vise une croissance de son chiffre d'affaires entre 6% et 8% pour 2025, pour un bénéfice dilué par action compris entre 1,36 et 1,39 EUR. UBS dépasse les attentes avec un bénéfice net de 770 millions de dollars au quatrième trimestre. Un rachat d’actions propres est annoncé pour 3 milliards de dollars en 2025. Infineon publie un chiffre d'affaires trimestriel plus élevé que prévu. Pirelli envisagerait une hausse des prix en raison de l'augmentation des droits de douane américains. Palantir s’envole de 23% hors séance après ses trimestriels. Les immatriculations de Tesla en Californie ont baissé de 12% en 2024. Salesforce supprime 1000 emplois, selon Bloomberg.

Cette nuit et ce matin en Asie, les indices traitent en nette hausse. Tokyo gagne 0,72% à la cloche, Hong Kong décolle de 2,74%, Shanghai est fermée, Séoul prend 1,13% et le Nifty50 avance de 1,15%. Le future SPX traite en très léger recul et l’Europe ouvre en hausse de 0,2%. 

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