2025 peut-elle être l’année du High Yield US?

Gilles Frisch, Mandarine Gestion

2 minutes de lecture

Découvrez les raisons pour lesquelles 2025 sera l’année du haut rendement américain.

 

2025 commence avec de nombreuses interrogations sur les marchés US: droits de douane, baisses d’impôts, soutien à l’industrie, mais aussi politique monétaire, etc. Tous ces facteurs d’incertitudes font craindre à de nombreux investisseurs une contreperformance du marché à haut rendement High Yield américain. Or on peut constater début février que le marché connait un très bon début d’année, porté par de bons résultats, un soutien de la baisse des taux longs, un appétit au risque toujours renouvelé et last but not least toujours pas de hausse des défaillances d’entreprises. Ces facteurs de soutien peuvent-ils perdurer au-delà de janvier et permettre au High Yield US d’avoir une bonne performance cette année?

De bons résultats des entreprises US

Même si la saison des résultats des entreprises américaines ne se conclura que mi-février, on a déjà une tendance à de meilleurs résultats qu’attendus, dans la continuité des trimestres précédents. Les quelques exceptions sectorielles (matériaux, industrie lourde..) sont les secteurs qui devraient bénéficier le plus du soutien de la nouvelle administration américaine. Aussi, les fondamentaux des entreprises devraient rester très bien orientés et permettre une génération de cashflows qui soutiendra les obligations à haut rendement américaines.

Un rendement de 7% sur le High Yield US n’a pas le même intérêt si les taux de défaillance d’entreprises sont à 1,5% comme aujourd’hui ou à 4% par exemple. 

Un soutien des taux longs

2025 commence avec des attentes très modérées sur les baisses de taux à venir de la Fed (une baisse de 25bp pour 2025 et une autre, finale, en 2026), ce qui est reflété dans le niveau des taux longs américains. Si l’inflation reste maitrisée, les incertitudes sur la politique économique américaine peuvent rapidement se traduire par un flight-to-quality (une fuite vers la qualité) et une baisse des taux longs US qui soutiendrait la valorisation du High Yield US. A l’inverse, en cas de tension sur les taux longs, le niveau de 5% sur le 10 ans est jugé très attractif par le consensus des investisseurs institutionnels et la force de rappel de ces acheteurs devrait jouer rapidement.

Un appétit au risque toujours présent

Classe d’actifs privilégiée par les investisseurs en 2024, le High Yield US a des chances de le rester en 2025 en offrant toujours un rendement attractif de l’ordre de 7% en USD, une moindre sensibilité à l’actualité que les actions américaines et le soutien des cashflows que génèrent encore la plupart des sociétés à haut rendement américaines. En cas de période plus difficile, ces sociétés pourraient privilégier le désendettement aux dividendes, ce qui avantagerait d’autant le marché du High Yield US.

Pas de hausse des défaillances d’entreprises

Un rendement de 7% sur le High Yield US n’a pas le même intérêt si les taux de défaillance d’entreprises sont à 1,5% comme aujourd’hui ou à 4% par exemple. Or, les défaillances ont de bonnes chances de rester exceptionnellement basses: désendettement structurel des émetteurs à haut rendement, migration des crédits les plus risqués du haut rendement vers les marchés des loans et private credit ces dix dernières années, appétit au risque toujours présent qui facilite la plupart des refinancements. Tous ces éléments militent pour un coût du risque qui reste faible sur le High Yield US et rend d’autant plus attractif ce rendement de 7%.

En conclusion, le High Yield US est à privilégier dans les allocations pour 2025 à la fois pour un rendement qui reste attractif net du risque de défaillance, mais aussi pour le potentiel de désendettement supplémentaire dû aux mesures de soutien à l’activité qui sont mises en place par la nouvelle administration américaine.

A lire aussi...