Miser sur le boom Trump

George Alevrofas, VT Wealth Management

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Grâce au changement de gouvernement aux États-Unis, le mois de janvier a été agréable sur les marchés boursiers. Cette bonne ambiance devrait perdurer.

 

Boom aux États-Unis? Cette déclaration ne vient pas de n'importe qui, mais de Bernard Arnault, le patron prudent du groupe français de produits de luxe LVMH, qui était également invité à l'investiture de Trump - et y a bien sûr participé. De retour à Paris, il a clairement indiqué à quel point il considérait les perspectives économiques comme bonnes après le changement de gouvernement. 

Des droits de douane plus élevés et des impôts plus bas

Arnault part du principe qu'aux Etats-Unis, les choses vont bouger. Et ce, contrairement à l'Europe et surtout à la France. Compte tenu de l'amour de Trump pour les droits de douane, LVMH va se positionner en conséquence: Le groupe de produits de luxe veut renforcer la production aux Etats-Unis, ce qui va tout à fait dans le sens de l'occupant de la Maison Blanche.

Le fait que Trump, contrairement aux Suisses, ne veuille pas seulement ne pas appliquer le pénible impôt minimum de l'OCDE, mais qu'il ait également annoncé une réduction de l'impôt sur les sociétés à 15%, s'inscrit dans ce tableau. Les États-Unis deviennent plus attractifs pour les entreprises. La situation concurrentielle pour le reste du monde, y compris pour la Suisse, se durcit. Au cours des dernières années, elle est devenue un peu grosse, indolente et paresseuse - et devrait maintenant profiter du renouveau américain pour se remettre en forme. 

L'énergie en général, et le pétrole en particulier, est l'un des grands thèmes de la nouvelle administration. Trump parle presque affectueusement d'«or liquide» et de «drill baby drill».

Dans ce contexte, il est plus que douteux que de nombreux Suisses continuent de trouver que c'est une bonne idée de reprocher encore et toujours à l'UBS d'être trop grande pour la Suisse. Be careful, what you wish for, ne peut être que dit ici. Cela ne vaut d'ailleurs pas seulement pour le secteur bancaire, mais aussi, par exemple, pour les entreprises pharmaceutiques Novartis et Roche qui, dans les années à venir, augmenteront plutôt qu'elles ne réduiront leurs activités aux Etats-Unis. 

Regarder Tech et pétrole

Mais comment jouer ce boom aux États-Unis? Les valeurs tech restent attractives. Les turbulences de ce début de semaine n'y changent rien. Le fait qu'une start-up chinoise plus ou moins obscure, proche, comment dire, du parti communiste chinois, affirme être beaucoup moins chère dans le domaine de l'intelligence artificielle, soulève certaines questions. Après la première surprise, les marchés semblent toutefois partir du principe que les cracks de l'administration Trump trouveront également une solution à ce problème. 

L'énergie en général, et le pétrole en particulier, est l'un des grands thèmes de la nouvelle administration. Trump parle presque affectueusement d'«or liquide» et de «drill baby drill».

Trump aime le pétrole, mais pas qu'il soit cher. Au contraire: il veut que le prix du pétrole baisse, ce qui lui permet de faire d'une pierre trois coups: Premièrement, cette mesure favorise l'indépendance énergétique et la souveraineté de l'Amérique. Deuxièmement, la baisse des prix de l'énergie freine l'inflation. Et troisièmement, la Russie a moins de recettes, ce qui n'est pas non plus un inconvénient dans la perspective des négociations présumées sur l'avenir de l'Ukraine.

Pour les grands groupes pétroliers intégrés, le fait que le pétrole ne soit plus un diable est positif. Une baisse du prix du pétrole n'a toutefois jamais été bonne pour le cours des actions des géants. Le «drill baby drill» de Trump est toutefois une invitation à garder un œil sur des titres comme Schlumberger ou Halliburton aux Etats-Unis et ABB en Suisse.

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