La Banque cantonale bernoise (BCBE) a poursuivi sur la voie de la croissance dans son coeur de métier l’année dernière, malgré un contexte difficile marqué par des baisses de taux d’intérêts. L’établissement a gonflé ses volumes et ses recettes de crédit et soigné sa rentabilité.

Le bénéfice net a atteint 180,7 millions de francs, en progression de 3,3% sur un an, indique jeudi la BCBE. Sur la base de cette performance, le conseil d’administration propose le versement d’un dividende augmenté de 40 centimes, à 10,40 francs par action. Le taux de distribution s’élèvera ainsi à 53,7%, dans le bas de la fourchette de 50-70% visée par la banque.

Le résultat opérationnel s’est étoffé de 3,7% à 247,9 millions de francs, malgré une hausse de 5% des dépenses à 267,0 millions de francs. «Nous avons créé une cinquantaine d’emplois en 2024 et étoffé notre éventail de produits et de prestations afin de répondre aux besoins de notre clientèle», précise le directeur Armin Brun, cité dans le communiqué. Le rapport entre les coûts et les recettes s’est détérioré de 0,5 point de pourcentage à 48,3%.

Les recettes ont globalement augmenté à 553,1 millions de francs, la croissance atteignant 3,9%. Principale source de revenus, les opérations d’intérêts ont dégagé un résultat net de 392,4 millions, en hausse de 4,2% dans un contexte de forte hausse des volumes. Le produit des commissions a bondi de 9,7% à 115,1 millions, alors que celui des opérations de négoce a augmenté de 3,0% à 25,0 millions.

Au bilan, les créances hypothécaires ont connu une évolution assez favorable, en témoigne une poussée de 5,7% à 28,35 milliards de francs. Pour M. Brun, le volume de ces crédits s’est révélé «extraordinairement élevé». Le patron de la banque avance que certains concurrents ont dû perdre des parts de marché, ce qui a permis à la BCBE d’enregistre une croissance plus que proportionnelle.

Les dépôts clientèle ont stagné à 27,06 milliards de francs. La somme au bilan a grappillé 1,1% à 40,50 milliards.

Impact en millions de francs

La BCBE revendique une progression de 4,7% à 42,8 milliards de francs de la masse sous gestion. M. Brun affirme que la banque a attiré de «nombreux nouveaux clients» dans cette activité.

En conférence de presse, Armin Brun a affirmé que la BCBE a pu recruter des experts supplémentaires dans le domaine de la clientèle privée et de la gestion de fortune dans le sillage de la reprise de Credit Suisse par UBS.

La direction ne s’aventure pas sur le terrain des prévisions chiffrées, jouant la prudence «étant donné la situation sur le front des taux». La BCBE s’attend à un nouvel assouplissement de la politique monétaire de la Banque nationale suisse en 2025. L’impact pourrait se chiffrer à plusieurs millions de francs, a souligné le directeur général.

L’établissement bernois n’exclut d’ailleurs pas un retour aux taux négatifs «si aucune embellie conjoncturelle ne se dessine dans la zone euro ou si la récession se manifeste».

Vers 11h à la Bourse suise, le titre BCBE prenait 0,4% à 243 francs alors que l’indice du marché élargi SPI grappillait 0,19%.