On se demande souvent pourquoi les indices boursiers européens peinent tant à suivre leurs alter ego américains. Ne blâmons pas les sociétés du vieux continent, elles sont bien souvent compétitives et innovantes. En revanche, lorsqu’on lorgne du côté des gouvernants, il y a matière à médire réfléchir. Tiens prenez au hasard l’annonce effectuée hier par Google, qui dévoile une nouvelle puce constituant selon elle une avancée majeure dans l’informatique quantique, une technologie émergente censée remplacer un jour son homologue conventionnelle. Dans un blog, Google déclare qu’une équation mathématique qui prendrait plus de temps que toute l’histoire de l’univers (10 septilliards d’années, soit mille septillions) à résoudre avec un super ordinateur classique ne prend que cinq minutes en utilisant un ordinateur quantique alimenté par sa nouvelle puce Willow. Alors certes, on ne sait pas exactement à quoi cela va servir, on évite soigneusement de se demander si ça ne pas polluer un max et on envoie l’action Alphabet 5,2% plus haut hier, après tout on ne sait jamais. Revenons à nos chers gouvernants. Avez-vous jamais entendu un leader politique parler d’informatique quantique en Europe? Moi pas. De l’autre côté de l’Atlantique, en 2018 déjà Donald Trump promulguait la loi National Quantum Initiative Act, promettant 1,2 milliard de dollars de financement fédéral pour de tels projets. Retour en Europe, en France plus précisément où le 29 novembre parait un décret signé de la main même du premier ministre Barnier mettant fin à un suspense intolérable qui durait depuis trop longtemps: en France, désormais les phares arrières de vélos n’auront plus le droit de clignoter. Vérifiez, c’est véridique. Et voilà, informatique quantique pour les uns, phares de vélos pour les autres, je sais c’est totalement subjectif mais tout de même…
Wall Street est en mode digestion, le vénérable Dow Jones recule (un peu) depuis quatre séances, hier l’indice S&P500 (SPX) rend 0,3%, pénalisé surtout par les secteurs de l’immobilier, de la tech et des materials. Ça manque clairement de carburant dans le moteur de la hausse, en parallèle Noël approche, tout comme la baisse des volumes de trading qui l’accompagne chaque année. Le breadth du marché est faible, pause dans la hausse, repos des taureaux et puis cet après-midi sera publié l’indice américain des prix à la consommation (CPI) pour le mois de novembre, dernière «haie» avant le 18 décembre et la réunion de la Fed. Le marché apprécierait que son scénario de ralentissement en douceur de la croissance, accompagné d’une inflation en repli, soit confirmé à 14h30. Cela lui permettrait de passer les fêtes au chaud, en l’état les Fed Funds prédisent 86,1% de probabilités d’une baisse de 25 points de base le 18 décembre. Ne nous méprenons pas, feux arrières clignotants ou pas, ce qui compte véritablement au final pour le marché des actions c’est la politique monétaire de la Fed, cela explique en grande partie la retenue des acheteurs depuis quelques séances de trading.
L’indice S&P500 équipondéré (SPW) recule de 0,61% sur la séance de ce mardi, il continue de sous-performer le SPX et a rendu près de 3% depuis son top du 29 novembre. Sa configuration technique est à suivre, il s’approche lentement mais surement de sa moyenne mobile à 50 jours (7353 pts vs 7411 pts en clôture hier soir). Les autres indices ne présentent pas une telle configuration, le SPW est donc à suivre, il représente tout de même l’armée, on a encore pu récemment constater dans la vraie vie combien elle est importante pour les généraux. Au chapitre de la volatilité, le VIX fait dodo et ne bouge pas d’un sourcil, tandis que son alter ego obligataire le MOVE reprend 5,2% à 90,1, rien de bien grave mais à suivre tout de même, ce d’autant que le rendement du 10 ans évolue ce matin à 4,23%, ses moyennes mobiles à 50 et 200 jours se situent main dans la main à 4,20% et une golden cross va être confirmée aujourd’hui, mazette ça pourrait bien chauffer grave sur le 10 ans après 14h30, stay tuned.
Noël est en approche, tout un chacun se réjouit de passer les fêtes en famille, dehors c’est Mordor mais dans nos cœur c’est Gwada, il est donc exclu que je vous dise que la configuration technique du Swiss Market Index (SMI) ressemble de plus en plus au visage de Gollum (si vous ne connaissez pas Gollum, sortez). Une death cross se profile à un horizon de un ou deux jours, le SMI voit son prochain support à 11’430 points, niveau actuel 11’629 pts.
Il n’y a pas que la Fed au menu monétaire. Les banques centrales reviennent sur le devant de la scène. Après l’Australie hier, c’est au tour des autorités monétaires du Canada et du Brésil de se prononcer aujourd’hui, avant la BNS et la BCE demain.
Au chapitre des monnaies, le dollar repart de l’avant et teste à nouveau la zone 1,0500 – 1,0497, il cote actuellement 1,0507, s’il casse le support actuel, ensuite nous regarderons 1,0448.
En Chine on attend toujours les conclusions de la Conférence sur le travail, censées faire redémarrer la machine économique. L’excellent Anthony Bondain fait d’ailleurs remarquer à juste titre que «On continue en parallèle à entretenir un environnement schizophrène où les Occidentaux cherchent à casser les pattes économiques de Pékin avec des barrières douanières et des restrictions tout en espérant que l’économie locale va se reprendre pour renforcer la croissance globale». La Chine est le pays du vélo, je me demande s’il y est autorisé de faire clignoter son phare arrière là-bas…
L’administration Biden envisage des sanctions plus sévères sur le commerce du pétrole russe afin de resserrer l’étau sur la machine de guerre du Kremlin, selon l’agence Bloomberg. Le pétrole en profite, le baril de WTI Light Crude remonte à 68,79 dollars.
Donald Trump choisit Andrew Ferguson comme prochain président de la FTC. M. Ferguson, commissaire à la FTC depuis avril, s’est opposé à plusieurs projets de réglementation de l’actuelle présidente Lina Khan. Le président élu s’engage par ailleurs à accélérer l’obtention des autorisations pour toute personne investissant au moins un milliard de dollars aux États-Unis, y compris les permis environnementaux.
Olaf Scholz doit demander officiellement un vote de confiance le 16 décembre, ce qui déclenchera des élections anticipées en Allemagne fin février.
Y a pas le feu au lac… Emmanuel Macron prévoit de nommer un nouveau Premier sacrifié ministre pour la France dans les 48 heures et vise à éviter de nouvelles élections législatives avant 2027, selon l’agence Bloomberg.
Au menu macro-économique de ce mercredi, l’annonce sur les taux canadiens et brésiliens mais surtout l’inflation américaine de novembre, annoncée à 14h30, qui captera toute l’attention.
Les autorités perquisitionnent le siège d’Adidas en Allemagne dans le cadre d’une enquête fiscale qui dure depuis des années. BMW confirme que son conseil de surveillance proposera l’ancien directeur financier Nicolas Peter comme nouveau président, succédant ainsi à Norbert Reithofer. Joe Biden s’apprête à bloquer officiellement la vente de US Steel à Nippon Steel, d’un montant de 14,1 milliards de dollars, pour des raisons de sécurité nationale, selon l’agence Bloomberg. La Maison Blanche indique qu’aucune décision n’a été prise, rapporte le New York Times. La fusion entre Kroger et Albertsons bloquée par un tribunal. Alphabet (GOOG +5,32%) profite des annonces dans l’informatique quantique pour rebondir. Par ailleurs, Google demande à la FTC de mettre fin à l’accord cloud de Microsoft avec OpenAI, selon The Information. Apple prévoit d’intégrer des connexions satellites à sa sa montre intelligente en 2025, selon Bloomberg. S&P Global abaisse la note crédit du fabricant de puces Intel de «BBB» à «BBB+».
Cette nuit et ce matin en Asie, les indices traitent en hausse, hormis Hong Kong qui rend 0,77%. Tokyo grappille 0,01% en clôture, une paille certes mais officiellement une journée de hausse. Shanghai progresse de 0,29%, Séoul prend 1,02% et le Nifty50 monte de 0,17%. Le future SPX traite autour de l’équilibre et l’Europe clignote en rouge de 0,2%.
Tout le monde sur le pont pour le CPI US à 14h30!