Wall Street poursuit son chemin vers les sommets, imperturbable et bien aidée hier par les géants de la tech. 54e record historique de l’année pour l’indice S&P500 (SPX), nouveau plus haut de tous les temps pour le Nasdaq100 (NDX) dans des volumes d’échanges de plus en plus faibles. Le breadth (l’écart entre les titres du SPX clôturant en hausse par rapport à ceux en baisse) est mauvais (32 – 18 négatif), l’indice S&P500 équipondéré (SPW) recule de 0,27% sur la séance, deux illustrations claires que ce sont les mastodontes de la tech qui sauvent la journée, tandis que l’armée reste au pied de la colline hier. Les généraux en chef du jour Meta et Tesla montrent la voie en progressant de 3,2% et 3,4%, les indices terminent leur journée proches de leurs plus hauts du jour, on apprécie la macro de ce lundi sur les parquets de trading, surtout l’indice ISM manufacturier de novembre qui ressort nettement au-dessus des attentes tandis que sa composante des prix payés recule fortement, un rêve éveillé pour les taureaux, ce d’autant que Christopher Waller, membre du conseil des gouverneurs de la Fed et réputé plutôt faucon, se dit favorable à un assouplissement monétaire le 18 décembre, les Fed Funds prévoient désormais 72% de probabilités d’une coupe de 25 points de base par la Réserve Fédérale à cette occasion, la veille on était à moins de 60%. Ajoutez à cela des indices SPX et NDX qui ne sont pas surachetés, une saisonnalité des plus favorables (ces 96 dernières années le SPX a progressé à 70 reprises en décembre) et l’absence crasse d’alternatives (l’Europe? well…) et vous obtenez ce long fleuve tranquille de hausse qu’un journaliste du FT décrit comme «la mère de toutes les bulles», à raison ou à tort je ne sais, mais cette vague reste forte, l’investisseur avisé peut la surfer tout en portant un gilet (par exemple en plaçant des ordres stop-loss ou en achetant une option put).
À ce propos, la volatilité du SPX recule encore un peu, qui abandonne 1,2% hier et clôture à 13,34, objectif technique réaliste 10,62.
Le marché obligataire est à nouveau recherché depuis quelques temps, la hausse assez vertigineuse du rendement du 10 ans US a été stoppée à 4,50%, niveau qui joue de facto le rôle de principale résistance désormais. Le 10 ans traite actuellement à 4,21% et est en pleine bagarre de rue avec sa moyenne mobile à 200 jours, qui évolue elle à 4,2053%. Une golden cross est en vue à deux ou trois jours, ça commence à chauffer et on regardera le prochain support à 4,15%, c’est là que se situe actuellement la 50 jours. Le dollar tente une percée contre euro hier et repasse en-dessous de 1,0500 (1,0461 au plus bas) hier, pour être de retour ce matin à 1,0525. La zone de support 1,0500 – 1,0497 semble difficile à casser, à suivre de près.
En Europe le marasme reste de mise. Le pataquès politique en France continue de capter l’attention, Marine Le Pen renverse la table, le gouvernement Barnier n’y survivra pas et devrait tomber demain ou jeudi, maigre consolation pour la patronne de l’extrême droite française. Le spread entre le 10 ans OAT et le 10 ans Bund reste large, ce matin à 85 points de base, le CAC40 tente une timide remontée aujourd’hui, tout cela semble si fragile, la France semble vouée à ne pas avoir de gouvernement opérationnel dans les faits au moins jusqu’en juillet 2025 (de nouvelles élections législatives ne peuvent se tenir au plus tôt qu’un an après les dernières du 30 juin et 7 juillet 2024) et pourrait bien fonctionner aux instruments jusque-là, sans garantie aucune que la poussière ne retombe ensuite sur cette débâcle fermentée depuis 2017 par Emmanuel Macron et son parti, sous l’œil attendri et endormi de nombreux électeurs.
Au chapitre macro-économique de ce lundi, l'ISM manufacturier de novembre atteint un record, les nouvelles commandes étant de nouveau en expansion pour la première fois en huit mois, tandis que l'emploi a enregistré sa plus forte hausse depuis août-23 et que l'indice des prix est tombé à son deuxième niveau le plus bas depuis le début de l'année. Les dépenses de construction d'octobre ont également enregistré une augmentation surprise.
L’agence Bloomberg rapport que les dirigeants chinois discuteraient des objectifs de croissance pour 2025 et des plans de relance la semaine prochaine.
Donald Trump choisit le banquier d'affaires Warren Stephens pour être l'ambassadeur des États-Unis au Royaume-Uni. Par ailleurs, le président élu indique qu'il bloquerait le rachat de US Steel par Nippon Steel.
Au menu macro-économique du jour, aux Etats-Unis l'enquête JOLTS sur les ouvertures de postes mensuelles (16h00).
Stellantis et Samsung obtiennent 7,5 milliards de dollars de financements du Département de l'énergie pour une usine de batteries aux Etats-Unis. Par ailleurs, la presse confirme les rumeurs du Monde selon lesquelles deux «internes», Antonio Filosa et Maxime Picat, seraient sur les rangs pour succéder à Carlos Tavares. ASML évalue les effets des nouvelles restrictions américaines à l'exportation sur ses ventes de technologies de fabrication de puces à la Chine. Salvatore Ferragamo confirme ses prévisions après les derniers chiffres de vente, mais déprécie des actifs. Swiss Life fixe de nouveaux objectifs à moyen terme. Super Micro Computer rassure sur ses comptes et redécolle à Wall Street, après avoir débarqué son directeur financier. Le CEO d'Intel, Pat Gelsinger, a pris sa retraite de manière inattendue, ce qui a conduit à la nomination de co-PDG intérimaires. La justice américaine rejette une nouvelle fois la rémunération d'Elon Musk chez Tesla.
Cette nuit et ce matin en Asie, les indices traitent en hausse. Tokyo progresse de 1,91% à la cloche, Hong Kong avance de 1%, Shanghai monte de 0,44%, Séoul s’adjuge 1,86% et le Nifty50 progresse de 0,76%. Le future SPX traite autour de l’équilibre et l’Europe ouvre en hausse de plus de 1%.