Même avec seulement une demi-séance à disposition Wall Street ne fait pas les choses à moitié.
Fin de semaine en hausse pour les principaux indices américains d’actions, dans le calme et sans nouvelle particulière à digérer, si ce n’est les excès de table de la veille. L’indice S&P500 (SPX) réalise un énième record historique à la cloche, son podium du jour se compose de la consommation discrétionnaire, de la tech et des materials. Les géants de la tech font le travail, Nvidia récupère du terrain, le titre progresse de 2,5% sur la journée pour terminer sa semaine en repli de 5,7% et entamer un bras de fer avec sa moyenne mobile à 50 jours (@135,66$ vs NVDA @138,25$). Les volumes de trading sont misérables, en chute libre de 46%, la quasi-totalité des traders sont restés dans les Hamptons. L’indice S&P500 équipondéré (SPW) atteint aussi un nouveau record en fin de séance, la volatilité recule de 2,8%, le VIX clôture à 13,51, il peut tout à fait viser 10,62 d’un point de vue technique. Son alter ego obligataire le MOVE se replie aussi, de 2,6% à 95,22, signalant une détente générale dans le marché des bonds, à ce propos le rendement du 10 ans US recule à 4,19%, il évolue ce matin juste en-dessous de sa moyenne mobile à 200 jours alors qu’une golden cross est en vue à une semaine environ (la 50 jours traverse la 200 jours à la hausse, un signal technique haussier). Prochain niveau de support pour le 10 ans à 4,14% (50 jours).
Le dollar rebondit, la paire EUR/USD est de retour à 1,0513, niveau important de support dans la zone 1,0500 – 1,0497, puis si cela est cassé on regardera 1,0448. La monnaie unique européenne n’a guère d’arguments à faire valoir pour attirer des acheteurs ces temps, la situation macro-économique du vieux contient est moins bonne que celle des Etats-Unis, la France se couvre chaque jour un peu plus de ridicule (j’y reviens), l’industrie automobile européenne va mal (ie Volkswagen et Stellantis entre aurtres) les monnaies réagissent de manière plutôt logique.
Le mois de novembre aura été cruel pour les indices d’actions du vieux continent, surtout si l’on compare leurs performances avec celles du nouveau monde. Sur le mois, le Dow Jones progresse de 7,5%, le Nasdaq de 6,2% et le SPX de 5,7%. Et que dire des petites capitalisations avec un Russell2000 (RTY) qui décolle de 10,8% sur la période? Meilleur mois boursier de l’année pour les Etats-Unis, en face c’est la soupe à la grimace avec un CAC40 en perdition, qui perd 2,35% (et plus de 4% cette année). Ce matin encore, Paris se prend les pieds dans le tapis en chutant de 0,8%, les autres indices reculent mais dans des proportions plus mesurées. On notera la performance respectable du DAX en novembre, au vu des circonstances, l’indice allemand avance de 2%. Le «Trump Trade» a parfaitement fonctionné, les investisseurs ont rapatrié des fonds en masse vers les Etats-Unis, le président élu va tout faire pour favoriser ses entreprises, au détriment de l’international. Et dire que les attentes de baisses de taux par la Fed ont diminué, un facteur d’ordinaire décisif pour le marché des actions. Les Fed Funds prédisent 67% de probabilités d’une coupe de 25 points de base lors du prochain FOMC du 18 décembre, puis c’est le flou le plus total, alors qu’en Europe le marché est clairement convaincu que les quatre prochaines réunions vont accoucher de 25 points de base de baisse chacune. La dynamique économique entre les deux continents est quasiment inversée, le conflit en Ukraine impacte plus l’Europe car à ses frontières, tout cela se résume en un mot: momentum. Celui qui anime les actions américaines est rare, il semble siphonner tout sur son passage actuellement.
Petit rappel à l’attention des adeptes de Nouriel Roubini (l’éternel Dark Vador de la finance), décembre est historiquement le meilleur mois de l’année pour les actions américaines, qui ont réalisé une performance positive 70 fois lors des 96 dernières années. Les taureaux de tous bords attentent de pied ferme le traditionnel rallye de fin d’année, qui si le momentum perdure, pourrait bien être renommé rallye perpétuel.
Souhaitez-vous réellement que je vous parle de la configuration technique des indices européens d’actions? Ce n’est pas une bonne idée mais ne plongeons pas la tête dans le sable et constatons que l’indice Stoxx Europe 600 (SXXP), qui évolue actuellement à 509 points, a une death cross potentielle en vue (environ une semaine). En Suisse la configuration du SMI est quasiment la même que celle du SXXP, Europe morne plaine…
Allez, pour vous remonter le moral on va parler un peu de la France. Cela fait quasiment déjà six mois que le prince Emmanuel Premier a dissout l’Assemblée Nationale, déclenchant de ce fait un pataquès parlementaire historique et probablement insoluble à court terme. Le bientôt de retour dans sa chère Savoie Michel Barnier n’est toujours pas parvenu à faire passer un budget pour un pays financièrement à la dérive, le marché tique chaque jour un peu plus et ne semble pas sensible à la mansuétude de l’agence de notation Standard & Poors, qui maintient vendredi la note de solidité financière de l’hexagone à «AA-», maintenant même une perspective stable, ce qui surprend tout le monde, sur France Info vendredi soir ont est fort perplexe à ce sujet. Ce weekend la pression monte clairement, en provenance du RN de Marine Le Pen et ce lundi Michel Barnier devrait engager la responsabilité de son gouvernement pour faire adopter le budget sans vote, c’est le fameux 49.3, superbe outil de déni démocratique que ne dédaignerait probablement pas Vladimir P. Si cela se confirme, la gauche déposera une motion de censure, que le RN votera et paf le gouvernement. C’est une bonne nouvelle pour Michel Barnier, la saison de ski démarre, le timing est excellent. Pour le reste des Français en revanche cela ressemble à un cauchemar éveillé, le pays emprunte désormais aux mêmes conditions que la Grèce, certaines multinationales de l’hexagone bénéficient même de conditions désormais meilleures que leur propre Etat sur le marché de la dette. Ce matin le spread entre le 10 ans OAT et le 10 ans Bund s’est écarté à 84 points de base, dossier à suivre de près.
Sur le marché de l’énergie, le pétrole recule à 68,61 dollars le baril de WTI Light Crude. Le cessez-le-feu conclu entre le Hezbollah et Israël la semaine passée à contribué à ce repli. En parallèle, la réunion de l’Opep+, prévue initialement ce weekend, a été reportée au 5 décembre, on voit mal en effet comment l’institution pourrai annoncer une augmentation de sa production dans un contexte de baisse du cours du baril.
Donald Trump met en garde les pays du BRICS contre la création d'une monnaie rivalisant avec le billet vert, et réitère sa menace d'imposer des droits de douane de 100% s'ils le font.
L'administration Biden va restreindre les exportations de 140 entreprises chinoises dans le cadre de ses derniers efforts pour frapper l'industrie chinoise des puces, selon l’agence Reuters.
Le Politburo chinois n'a pas publié de compte rendu de sa réunion régulière de novembre, ce qui constitue une omission rare. Par ailleurs, l'indice PMI manufacturier Caixin progresse plus que prévu à 51,5, le plus élevé depuis juin, son deuxième mois consécutif de hausse.
Au menu macro-économique du jour, la seconde lecture des indices PMI manufacturiers des grandes économies sera égrenée tout au long de la séance. Aux Etats-Unis, elle sera complétée à 16h00 par l'ISM manufacturier.
Carlos Tavares n'ira pas au terme de son mandat chez Stellantis: il a démissionné. Le pilotage par intérim sera assuré par un comité dirigé par le président, John Elkann. Maxime Picat et Antonio Filosa seraient sur les rangs, selon Le Monde. L'Italie chercherait des moyens de contrer l'offre publique d'achat d'UniCredit sur Banco BPM, selon le FT. Les salariés allemands de Volkswagen sont en grève à partir d'aujourd'hui. "Moana 2" (Walt Disney) établit un record de recettes pour le week-end de Thanksgiving. JPMorgan abandonne ses poursuites contre Tesla au sujet des bons de souscription d'actions. Le CFO de Nissan va démissionner, selon Bloomberg.
Cette nuit et ce matin en Asie, les indices traitent en hausse hormis Séoul qui égare 0,06%. Tokyo progresse de 0,8% à la cloche, Hong Kong avance de 0,65%, Shanghai grimpe de 1,13% et le Nifty50 monte de 0,5%. Le future SPX rend dix points et l’Europe se replie de 0,7%. L’or est délaissé, l’once revient à 2629 dollars.
Vive la politique et les politiciens ! On apprend ce matin que Joe Biden a gracié son fils Hunter, la presse se déchaine, la caravane passe…