L’absence d’atterrissage de l’économie américaine

James Mazeau, UBS Global Wealth Management

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La Fed a entamé, en 2022, ce qui deviendrait la série de relèvements de taux directeurs la plus rapide depuis les années 1980.

 

Depuis lors, les investisseurs se demandent si la Réserve fédérale américaine (Fed) réussira à orchestrer un atterrissage en douceur ou si elle engendrera une récession.

Cependant, il existe peut-être une troisième possibilité: l’absence d’atterrissage, avec une inflation proche de l’objectif de la Fed, mais une croissance du PIB conforme ou supérieure aux estimations précédentes de son niveau tendanciel.

Les dernières statistiques accréditent ce scénario d’une absence d’atterrissage. Explication en trois points.

  1. Le marché de l’emploi résiste mieux que prévu dans une économie qui se porte globalement bien

Les derniers chiffres de l’emploi salarié non agricole sont nettement supérieurs à la prévision du consensus, avec 186'000 emplois créés en moyenne sur les trois derniers mois, ce qui suffit à absorber l’accroissement de l’offre de main-d’œuvre. Les dernières révisions des données relatives aux cinq dernières années montrent également que le PIB a augmenté en moyenne de 2,5% par an depuis 2019, un chiffre supérieur à ce que l’on pensait jusque-là.

La production industrielle en septembre est ressortie en baisse de 0,3% en glissement mensuel, reflétant la grève chez Boeing et l’impact des deux cyclones. En revanche, les ventes au détail ont augmenté davantage que prévu (+0,4%), ce qui est cohérent avec la bonne tenue de la croissance des revenus et la situation financière satisfaisante des ménages.

  1. L’inflation continue de se rapprocher de l’objectif de la Fed

Même si les données relatives à l’inflation en glissement mensuel sont bruitées, la tendance générale à la désinflation reste intacte aux Etats-Unis.

Le dernier indice des prix des dépenses personnelles de consommation – le baromètre de l’inflation préféré de la Fed – a mis en évidence une décrue de l’inflation annuelle, qui est au plus bas depuis février 2021. L’inflation devrait être suffisamment faible pour que la Fed continue à baisser ses taux.

  1. Il est peu probable que l’élection présidentielle aux Etats-Unis sape ces fondamentaux positifs

La volatilité devrait s’accentuer à l’approche de la présidentielle car aucun des deux candidats n’est donné clairement en tête dans les Etats indécis où l’élection se jouera. Cela dit, la présidentielle se déroule dans un contexte marqué par la baisse des taux de la Fed, la bonne tenue de l’économie américaine et des tendances séculaires porteuses telles que l’essor de l’intelligence artificielle (IA).

Il convient de ne pas tirer de conclusions hâtives sur la trajectoire des actions sur la base du programme d’un candidat car les répercussions potentielles de ces politiques devront être examinées en tenant compte de ce qui peut effectivement être mis en œuvre et du séquençage potentiel des politiques.

De l’optimisme pour les actions

En définitive, l’amélioration des perspectives macroéconomiques aux Etats-Unis conforte l’optimisme de la Recherche d’UBS à l’égard des actions. Elle a relevé les actions américaines de Neutral à Attractive et son objectif de cours pour le S&P 500 d’ici la fin 2025 est de 6600 points, soit une progression 13 à 14% par rapport aux niveaux actuels.

La Recherche d’UBS table sur une performance similaire pour l’indice MSCI All Country World, qu’elle a également relevé à Attractive.

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