Vitol se diversifie, sans renier pour l’heure son ADN fossile

AWP

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Basé à Genève, le directeur général Gérard Delsad exclut un désengagement des combustibles fossiles dans un avenir proche.

Le mastodonte genevois du négoce des hydrocarbures Vitol a connu ces dernières années plusieurs mues, entre diversification vers le gaz liquéfié ou les énergies renouvelables et abandon presque complet du pétrole russe. Directeur général de son bureau de Genève, Gérard Delsad exclut toutefois un désengagement des combustibles fossiles dans un avenir proche.

«Notre métier consiste à fournir de l’énergie au bon moment, au meilleur prix et avec la meilleure qualité possible pour répondre aux besoins de nos clients. Ce ne sont pas les fournisseurs comme nous qui définissons les politiques énergétiques, mais les gouvernements», explique le timonier du vaisseau amiral de la multinationale dans les colonnes de l’Agefi (édition de mercredi à jeudi).

L’évaporation de 90% des volumes de pétrole russe traités suite à l’énonciation de sanctions occidentales à l’encontre du pays des tsars pour son offensive en Ukraine a laissé un vide dans les activités du groupe. «Les volumes de barils russes que nous traitons aujourd’hui sont très faibles, et nous maintenons ce commerce uniquement dans les cas où il est impossible de faire autrement, tout en observant les règles internationales,» assure le responsable.

Au rayon diversification, Vitol a débauché au printemps deux responsables des activités de son concurrent et voisin Mercuria dans le cadre du recrutement de spécialistes des métaux. «Nous avions quitté ce secteur après des investissements infructueux, mais nous faisons face aujourd’hui à une demande croissante de la part de nos clients et contreparties», ajoute M. Delsad. L’objectif est ici de réintégrer progressivement ce marché.

Sur le plan opérationnel, la normalisation observée en 2023 au terme d’un exercice 2022 exceptionnel (505 milliards de dollars de chiffre d’affaires) risque de se poursuivre sur l’année en cours. Le responsable souligne toutefois que de nombreuses incertitudes persistent, susceptibles d’avoir un impact notable sur les prix du pétrole.

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