Egalité salariale: les femmes exigent des mesures

AWP

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«L’escroquerie dont les femmes actives sont victimes en Suisse se monte à près de 10 milliards de francs par an», déclare Corinne Schärer, membre du comité directeur d’Unia.

L’égalité salariale entre femmes et hommes est inscrite depuis 37 ans dans la Constitution fédérale. Malgré cela, l’inégalité demeure une réalité. L’Union syndicale suisse (USS) a mis la pression mercredi à Berne. Elle exige des mesures efficaces.

«L’escroquerie dont les femmes actives sont victimes en Suisse se monte au total à près de 10 milliards de francs par an», a souligné Corinne Schärer, membre du comité directeur d’Unia, lors d’une conférence de presse. «Cela signifie que chaque femme professionnellement active est spoliée de la somme de 303’000 francs au cours de sa vie, et cela pour la seule et unique raison qu’elle est une femme», a-t-elle ajouté.

Unia salue toutefois les contrôles renforcés dans les marchés publics de la Confédération, les entreprises souhaitant obtenir un mandat devant se soumettre à une analyse des salaires. «Les femmes syndicalistes ont déjà demandé lors de leur congrès en 2013 d’appliquer cette procédure pertinente à toutes les entreprises», a rappelé Corinne Schärer, exigeant qu’une obligation à la charge des employeurs soit inscrite dans la loi.

Les inégalités de revenus entre femmes et hommes n’existent pas qu’en Suisse. Selon EUROSTAT, l’Office statistique de l’Union européenne, la différence moyenne de salaire dans l’UE se chiffre à 16,2%. «Avec 17%, la Suisse se situe un peu au-dessus de la moyenne de l’UE», selon Regula Bühlmann, secrétaire centrale de l’USS.

Responsable de la politique de l’égalité, cette dernière a rappelé que la différence salariale a différentes raisons. Selon elle, il est réducteur de déduire une seule cause, la maternité, de la différence de salaire comme cela est souvent le cas en Suisse.

Une campagne qui mousse

Par conséquent, a insisté Michela Bovolenta, secrétaire centrale du syndicat des services publics (SSP-VPOD), les femmes veulent mettre la pression: «Depuis des années, le tempo de l’égalité est celui de l’escargot, nous voulons mettre le turbo!». Elles en ont assez des affronts, des discriminations, des salaires inférieurs, et de la dévalorisation de leurs métiers.

Rappelant le renvoi en mars de la loi sur l’égalité - revu sous la pression des femmes - par le Conseil des Etats, l’opposition récente du Conseil fédéral à la prolongation du programme d’encouragement pour les structures d’accueil extrafamiliales ainsi que le refus de l’initiative sur le congé paternité, Michela Bovolenta a semé le vent du renouveau des luttes féministes «qui ne semble pas souffler sur le Palais fédéral».

Alors, comme «l’égalité salariale concerne tout le monde, les hommes comme les femmes», l’USS met la pression. Outre la journée d’action syndicale pour l’égalité salariale de jeudi 14 juin, elle lance une bière dans le cadre de la campagne «Egalité salariale: mettons la pression!». Cette bière sera servie dans plusieurs restaurants des villes de Lausanne, Genève, Aarau, Bâle, Berne, Lucerne et Zurich.

Avec une vaste alliance d’organisations féminines, l’USS mobilise aussi pour la manifestation #Enough18, prévue le 22 septembre à Berne.

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