Budget cantonal genevois 2022: attention aux dépenses

Communiqué, Chambre de commerce, d'industrie et des services de Genève

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Celles liées à l’augmentation des postes au sein de la fonction publique seront à surveiller de près.

L’Etat de Genève a présenté ce jour son budget 2022 accusant un déficit de 460 millions de francs, un déséquilibre moindre qu’anticipé grâce à une croissance importante des revenus fiscaux. Il faudra toutefois garder un œil sur les dépenses, en particulier celles liées à l’augmentation des postes au sein de la fonction publique. 

Retour à la croissance 

La reprise économique se fait résolument sentir en 2021 avec un retour à la croissance porté par les principales branches économiques du canton telles que le négoce international, l’horlogerie, la finance, la chimie et la santé. Ces secteurs clefs, peu touchés par la crise sanitaire, constituent en effet le moteur principal de l’économie genevoise et Genève doit absolument continuer à se profiler comme un pôle d’attractivité et d’excellence pour les entreprises de ces branches. D’autres secteurs, tels que l’hôtellerie, le tourisme et l’événementiel, demeurent en revanche sévèrement atteints par les conséquences de la pandémie et doivent continuer à être soutenus. Pour Vincent Subilia, directeur général de la CCIG, «cette crise confirme que le tissu économique genevois, pris dans sa globalité, doit son salut, une fois de plus, à sa diversification. Celle-ci n’est cependant pas acquise de toute éternité et seul le maintien de conditions cadre adaptées nous permettra de conserver une structure économique résiliente».

Augmentation des revenus

Ce retour à la croissance pour les principales branches économiques genevoises participe à une augmentation anticipée de 521,7 millions de francs des revenus du canton, principalement imputable à la hausse des recettes fiscales (+462 millions) et de la part des bénéfices de la Banque nationale suisse (+117,3 millions). Les impôts des personnes morales devraient également progresser de manière soutenue (+143 millions soit +12,5%) en raison d’une croissance hypothétique fixée à 3% pour 2022, qui induirait une augmentation de l’impôt sur le bénéfice. La Chambre relève au passage que, ainsi qu’elle l’avait soutenu lors de la campagne pour la réforme fiscale RFFA, cette dernière n’a pas provoqué pas généré de pertes substantielles, telles que l’affirmaient ses détracteurs. Une augmentation importante est également attendue pour les impôts des personnes physiques (+185 millions soit +4,3%). Pour la CCIG, cette fluctuation importante témoigne de la volatilité de cette source de revenu qui doit être préservée par une politique fiscale attractive.

Attention aux dépenses

Pour la CCIG, toutefois, il est indispensable de poursuivre les efforts en vue de réduire la vitesse de croissance des dépenses publiques, notamment celles liées à l’augmentation des charges de personnel qui accuse une inflation disproportionnée par rapport à la croissance de la population du canton. En effet, entre 2010 et 2020, la population a augmenté de 9% tandis que les dépenses liées à la fonction publique ont bondi de 22%. «Ces deux courbes doivent retrouver une corrélation saine, estime Vincent Subilia. Il ne s’agit pas de rechercher à toute force le ‘moins d’Etat’ mais d’aller vers le ‘mieux d’Etat’. De la même manière qu’une entreprise s’efforce constamment d’améliorer son efficience, il nous paraît normal que l’Etat fasse de même.» Dans cet esprit, la CCIG salue l’initiative cantonale annoncée hier conjointement par le PLR et le PDC genevois intitulée «pour une gestion durable de la gestion publique». Celle-ci vise en effet à retirer au Conseil d’Etat la possibilité d’engager du personnel en cas de budget déficitaire et contraindrait l’exécutif à optimiser son fonctionnement en utilisant de manière plus efficiente le personnel de ses différents départements.

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