Zoom sur les senior secured loans

Salima Barragan

1 minute de lecture

La duration quasi-nulle des SSL permet de raccourcir celle d’un portefeuille obligataire. Avec Björn Wolber d’Invesco.

Rendements négatifs ou très faibles, primes de crédits serrées, volatilité accrue; les obligations de qualité peinent à séduire les investisseurs. Dès lors, existe-t-il une stratégie alternative qui permette de générer des revenus plus élevés? Pour Björn Wolber, Head of EMEA Investment Analysis chez Invesco, les prêts garantis seniors (SSL pour senior secured loans) répondent à ce besoin. 

Diversification des placements

Les placements traditionnels comme les obligations d'Etat et d’entreprises de haute qualité génèrent des rendements nominaux faibles, voire négatifs, avec pour conséquence un allongement des durations modifiées au niveau des indices et des portefeuilles. De plus, avec les mesures de relance monétaire et budgétaire des pays de G7, les prévisions de taux et d'inflation sont revues à la hausse. 

Historiquement, les prêts garantis se sont bien comportés
en période de hausse des taux et lors de reprise économique.

«Pour gérer cette incertitude, nous privilégions une allocation en titres à revenu fixe qui permette une réponse flexible aux hausses futures des taux d'intérêt tout en garantissant des rendements attractifs», explique Björn Wolber qui estime que les prêts garantis seniors (SSL) répondent en tout point à ces exigences. «Leur revenu attractif reste indépendant de l'environnement de marché, leur risque de duration est minimal ce qui offre une bonne couverture contre la hausse des taux et de l'inflation et ils affichent un historique de faible volatilité des rendements par rapport aux classes d'actifs traditionnelles», poursuit le spécialiste. Historiquement, les prêts garantis se sont bien comportés en période de hausse des taux et lors de reprise économique avec des performances positives 26 fois au cours des 28 dernières années.

Que sont les SSL?

Les SSL sont des prêts privés, émis à un consortium de banques et de créanciers institutionnels. Ces instruments sont à taux flottant puisque leur coupon est indexé à un taux variable, tel le Libor, auquel vient s’ajouter une prime fixe reflétant le risque de l’émetteur. «En général, les emprunteurs sont des entreprises et les prêts sont généralement destinés à des dépenses d'investissement, à des transactions liées à des fusions et acquisitions ou au refinancement de la dette. Les prêts sont ainsi généralement assortis d'une notation de crédit inférieure à investment grade», précise Björn Wolber. Néanmoins, leurs mécanismes d'atténuation du risque de crédit (tels que l’adossement d’un collatéral, la seniorité et les clauses restrictives), placent les SSL au sommet de la structure du capital d'une entreprise: leurs porteurs sont ainsi dans les premiers créanciers à bénéficier d'un remboursement en cas de défaillance de l'émetteur. Si la maturité est de 5 à 7 ans en moyenne, les prêts garantis sont généralement repayés après environ 3 ans en vertu de clauses de remboursement anticipé.

Au cours de la dernière décennie, le marché des SSL s’est fortement développé pour atteindre un volume de 1'300 milliards de dollars aux Etats-Unis à fin 2020. Et le fort volume d’échanges atteste de l’importante liquidité du marché secondaire. Le marché européen, quant à lui, a atteint un volume de 516 milliards d’euros.

A lire aussi...