Suivi de Visa Inc. par Bordier

Daniel Pellet, Bordier & Cie

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Si Visa mène le jeu, sur le plan mondial, en matière de réseau de cartes de crédit, le potentiel n’est pourtant pas épuisé au plan fondamental.

Le N°1 mondial de la carte de crédit publie à nouveau des résultats trimestriels supérieurs aux attentes pour son troisième trimestre fiscal. Visa en profite également pour revoir à la hausse ses résultats nets par action pour l’exercice 2018 (qui s’achève à fin septembre). Le groupe US est particulièrement optimiste en ce qui concerne ses activités en Europe où le potentiel s’avère encore important.

Visa publie des revenus bruts au titre du T3 en hausse de 15,8% à 6,61 milliards de dollars (supérieurs aux attentes de 6,56 milliards de dollars). De ce chiffre, on déduira les différentes mesures incitatives (sommes reversées aux clients et partenaires), soit 1,37 milliard de dollars (meilleures qu’attendu à 1,47 milliard), en hausse de 19,8%, représentant au T3 20,8% des revenus bruts. Les revenus nets sont donc en progression de 14,8% a/a à 5,24 milliards de dollars, chiffre également meilleur qu’attendu par le consensus (5,09 milliards de dollars). Le résultat opérationnel atteint 3,49 milliards de dollars (+15% a/a) avec une marge opérationnelle qui demeure très confortable à 66,5% (66,4% attendu), tandis que le BNA est nettement au-dessus des attentes à 1,2 dollar (vs 1,09).

Plus en détails, les revenus nets se décomposent entre les revenus de services (+12,7% a/a à 2,2 milliards de dollars), les revenus issus du «data processing» (+19% a/a à 2,36 milliards de dollars), les revenus provenant des transactions internationales (+16,5% à 1,83 milliard de dollars) et les autres revenus (+9% à 229 millions de dollars). Au 30 juin 2018, Visa conserve un trésor de guerre de l’ordre de 14,6 milliards de dollars. Le FCF ajusté atteint 3,5 milliards de dollars et les Capex 169 millions de dollars au T3. A noter encore une provision pour litige de 600 millions de dollars.

La croissance des volumes de paiements se montre très résiliente (+13% à 2’101 milliards de dollars et +11% à tcc), dont les USA représentent le 44% (+11% a/a) et l’International 56% (+14,4% a/a). Par type de cartes, à noter la progression soutenue des deux types de carte: Credit (+12% a/a à 1,18 milliard) et Debit (+13% a/a à 919 millions). Le nombre de transactions est en hausse de 10% au global à 46,46 milliards et pour les transactions «processed» (par Visa directement) +12% à 31,73 milliards.

Dans l’ensemble les prévisions du groupe pour l’exercice 2018 sont réitérées (et revues à la hausse pour les BNA). Les revenus nets devraient progresser sur une croissance «low double digit» (avec +1pt d’effet FX favorable). Les «clients incentives» seraient plus bas qu’escompté (dans le bas de la fourchette, entre 21,5 et 22% des revenus bruts). Les dépenses opérationnelles sont appelées à croître «low double digits». Visa réitère des marges opérationnelles pour FY2018 en «high 60s», tout en tablant sur la baisse de son taux d’impôts (de 21-22% à 20,5 – 21,5%, incluant 6ppts liés à la réforme fiscale US). Enfin, la «guidance» des BNA est accrue de «high 20s» à «low 30s».

Si Visa mène le jeu, sur le plan mondial, en matière de réseau de cartes de crédit, le potentiel n’est pourtant pas épuisé au plan fondamental (croissance à l’international, dont l’Europe où la reprise de Visa Europe dépasse les attentes en étant relutive «double digit» avec 2 ans d’avances sur le plan, et déploiement des paiements numériques). La valorisation est relativement tendue (primes sur les pairs). Modèle Core Holding sous revue.

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