Après la chute du pétrole, certains titres redeviennent intéressants

Jocelyn Jovène, Morningstar

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Royal Dutch Shell, Total, Continental Resources ou PNR font partie des valeurs qui sont passées en territoire sous-évalué.

La chute de 8% du cours du baril de pétrole mardi 13 novembre, a porté la glissade des prix à 28% au cours des six semaines passées. Le marché des futures pour le mois à venir pointe un cours du baril à 55 dollars, en ligne avec notre prévision de milieu de cycle pour la première fois depuis octobre 2017.

Cette chute des cours a pesé sur de nombreux producteurs en amont de la chaîne de valeur, amenant le cours de certaines valeurs – Diamondback Energy, Pioneer Natural Resources, Continental Resources, dans une zone de sous-évaluation (4 étoiles). Au sein des pétrolières intégrées, Royal Dutch Shell et Total sont également des titres sous-évalués.

Cette forte baisse des cours est survenue après que les pays membres de l’OPEP sont convenus d’augmenter leur production de pétrole, en particulier l’Arabie Saoudite et les Emirats Arabes Unis. Ces pays ont de plus indiqué qu’ils étaient prêts à augmenter leur production d’au moins 270.000 barils par jour, après une augmentation de 147.000 barils par jour.

Ces annonces ont été plus que suffisantes pour rassurer les investisseurs après les craintes d’une baisse de la contribution d’autres pays producteurs, l’Iran et le Venezuela, lesquels ont fait part de baisses de production de respectivement 156.000 et 40.000 barils par jour.

L’Iran a déjà perdu 500.000 barils/jour depuis que les Etats-Unis ont annoncé leur retrait de l’accord sur le nucléaire iranien, mais au cours de cette même période, la production des pays de l’OPEP s’est accrude 600.000 barils/jour. Les craintes de surcapacités qui ont contribué à l’augmentation des cours du pétrole par le passé sont apparues comme étant exagérées.

De fait, les principaux producteurs de l’OPEP contemplent plutôt une diminution de leur production de pétrole.

Nous nous attendons à ce que les cours du pétrole demeurent volatils. Le niveau des capacités additionnelles de l’OPEP («spare capacity») est inconnu, et il est possible que l’on assiste à une nouvelle chute de la production de pays comme l’Iran, le Venezuela, sans parler de l’Angola, de la Lybie ou du Nigeria.

Du côté de la demande, le recentrage de l’économie chinoise devrait avoir un impact significatif sur la demande de pétrole, même si l’élasticité de la demande et des investissements aux prix du pétrole demeure stable.

Au niveau des coûts d’exploitation, nous estimons que le coût marginal pour les producteurs d’huiles de schiste se situe autour de 55 dollars par baril.

Les prix devraient chuter encore davantage ou se maintenir durablement au niveau actuel pour éviter de répéter l’excès d’offre en provenance des producteurs d’huiles de schiste que l’on avait vu en 2014.

Cette situation nous conduit à limiter nos idées d’investissement aux valeurs les plus décotées et qui sont selon nous capables de survivre dans un environnement de marché à 55 dollars le baril.

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