Big data, IA: des ruptures majeures pour les investisseurs

Jocelyn Jovène, Morningstar

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L’impact de l'intelligence artificielle est sans doute sous-estimé et les changements en matière d'emploi et de modèle économique seront très profonds.

Le «big data» et l'intelligence artificielle font partie des termes très en vogue. Quelle entreprise ou société de gestion ne cherche pas à surfer sur cette vague en expliquant dans quelle mesure cette technologie est en train de révolutionner nombre d'industries.

C'est sans doute vrai, mais il est aussi vrai qu'il y a un monde entre ceux qui prétendent investir en intelligence artificielle et les implications concrètes de cette technologie ou celle du «big data».

Le big data est l’application de techniques avancées d’analyse de données à des ensembles de données très vastes pour proposer des services à valeur ajoutée.

Les applications les plus connus du «big data» sont déjà bien ancrées dans nos habitudes de consommation quotidienne: recherche d’information et publicité en ligne (Google, Facebook), commerce électronique (Amazon, Alibaba), «cloud» (Amazon AWS, Microsoft Azure), analyse de données (IBM, Palantir), économie du partage (Uber, Airbnb), comparateurs de prix (Priceline/Booking.com, Expedia).

L’intelligence artificielle renvoie à l’idée de machines ou d’algorithmes capable de réaliser des tâches de plus en plus proches de l’homme, telles que la reconnaissance visuelle ou vocale, la prise de décisions complexes, comme dans le pilotage de véhicules autonomes.

Les nouvelles pistes de recherche en intelligence artificielle incluent l’apprentissage non encadré, qui consiste à apprendre aux machines à apprendre de la même manière que les humains ou apprendre à partir d’informations limitées.

La combinaison du «big data», les innovations en matière de conception logicielle (machine/«deep learning»), matérielle (processeurs spécialisés), devrait conduire à une accélération des progrès dans le domaine.

Mais ces progrès pourraient avoir des conséquences dramatiques en termes d’emplois, de creusement des inégalités, voire menacer la place du travail dans les sociétés.

Les gains de productivité de ces innovations
pourraient être significatifs.

Certaines personnalités estiment qu’il est nécessaire de réfléchir à des solutions alternatives pour répondre à la perte potentielle de revenu pour de nombreux travailleurs (thèse de Martin Ford dans son ouvrage The Rise of Robots).

Les gains de productivité de ces innovations pourraient toutefois être significatifs. PwC estime ainsi que les gains de productivité pourraient croître de 0,8 à 1,4 point de pourcentage supplémentaire, avec un gain chiffré à 15,7 billions (1 billion = 1000 milliards) de dollars pour l’économie mondiale.

Les applications du «big data» et de l’intelligence artificielle sont très nombreuses et il va sans dire que ces nouvelles technologies produiront des ruptures majeures dans un grand nombre de domaines d’activité.

Les implications sont telles qu’elles font craindre le pire à certains scientifiques (Stephen Hawking était très inquiet des progrès rapides de l’intelligence artificielle au point d’y voir une menace pour l’espèce humaine).

A ce stade, ls implications pour les investisseurs de long terme sont difficiles à évaluer, tant pour savoir quelles entreprises seront en mesure de capter et surfer sur cette tendance que sur les implications plus larges sur l’économie et l’équilibre entre travail et capital au sein des sociétés développées.

Certains fournisseurs d’ETF cherchent d’ailleurs à profiter de la publicité autour de l’intelligence artificielle. iShares ou Lyxor proposent ainsi des indices visant à tirer partir de l’émergence de ces nouvelles technologies.

Les fonds spécialisés sur les secteurs de la technologie peuvent également chercher à capter l’émergence de cette thématique.

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