Un trimestre brillant pour la tech… et après?

Salima Barragan

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Selon Nicholas Hancock de Carmignac, toutes les sociétés ne réitèreront pas de telles performances.

Après les résultats stratosphériques de 2021, Apple et Facebook ont de nouveau battu les attentes des analystes lors de la publication de leurs revenus du premier trimestre. Lorsque le monde sera à nouveau ouvert et déconnecté, les géants de la tech pourront-ils maintenir ces niveaux de performance? C’est la question sur laquelle Carmignac s’est penchée lors d’une récente visioconférence. Quelques doutes subsistent sur des entreprises comme Pinterest, Netflix ou Spotify avec un taux d’engagement potentiellement plus faible, mais ce n’est pas le cas de Google et Facebook.

annonces des plans de rachats d’actions propres

Apple, qui n’est pourtant pas la société qui a le plus profité du télétravail, a annoncé une augmentation de son dividende de 7% ainsi qu’un important plan de rachat d’actions propres pour 90 milliards de dollars. «La société a exploité son nouveau service d’abonnement récurrent», commente Nicholas Hancock. De son côté, Alphabet, a également révélé un programme de rachat d'actions pour un montant de 50 milliards de dollars. «Google a bénéficié du confinement avec un engagement très fort de la part de ses utilisateurs mais c’est aussi un exemple d’entreprise qui profitera de la dynamique de réouverture. Pour cette raison, les attentes des analystes sont restées très fortes et l’entreprise a réussi à présenter des résultats en croissance pour chacune de ses divisions», ajoute-t-il.

Une entreprise comme Google va croitre quelle que soit la toile de fond économique.
Toujours très attractive, ses gains sont durables.

Au-delà de son immense base d’utilisateurs, Facebook a indiqué que ses revenus publicitaires avaient encore progressé. A noter qu’avec Google, les deux firmes engrangent 80% des revenus mondiaux de publicité numérique. Pourtant, depuis 2016, le foward P/E relatif de Facebook vis-à-vis du S/P 500 est en recul. «Facebook est devenu moins chère tout en continuant à bien performer, avec des gains trois fois supérieurs à ceux du marché», relève le spécialiste

tendance des dépenses d’entreprises

La courbe d’adoption de la pandémie va-t-elle perdurer? Cela dépendra des modèles d’affaires, et étonnamment, certaines entreprises nagent à contre-courant. «Au moment où l’économie et les activités sociales ont repris, Snapchat a affiché la plus grande progression du nombre d’utilisateurs. D’où un trimestre particulièrement fort», commente Nicholas Hancock. Pour Netflix et Spotify, les perspectives sont moins réjouissantes. Malgré des résultats supérieurs aux attentes, leurs actions ont été sanctionnées: les investisseurs s’attendent à des taux d’engagement plus bas. En revanche, «une entreprise comme Google va croitre quelle que soit la toile de fond économique. Toujours très attractive, ses gains sont durables», estime le spécialiste.

Selon Carmignac, les valorisations tendues des sociétés technologiques vis-à-vis du S/P 500 sont toujours justifiées par leur potentiel de croissance et se situent dans la moyenne des ces trois dernières années, encore bien loin des ratios de la bulle des années 2000. De plus, «les dépenses des entreprises dans le numérique doubleront au cours de la prochaine décennie, profitant ainsi au secteur», estime Nicholas Hancock. Les services de cloud, mais aussi la puissance de calcul avec Microdevice, Samsung, les softwares avec Salesforce connu pour son CRM et Microsoft, un champion de la sécurité, sont des entreprises bien placées pour profiter de la prochaine vague de numérisation de l’économie.