Rééquilibrage des portefeuilles

Salima Barragan

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Les marchés ne sont pas déconnectés de la réalité économique, estime François-Xavier Chauchat, de Dorval Asset Management.

L’année 2021 pourrait-elle être celle de tous les excès avec des valorisations excessives sur la Tech, la Greentech, et le retour en grâce des valeurs cycliques? Pour l’instant le P/E Shiller, le ratio des prix des actions sur les bénéfices ajustés du cycle économique, ne le confirme pas. Les cours des actions sont en ligne avec un consensus de reprise économique forte. «Leur point de départ est plus élevé, mais sauf erreur de politique monétaire ou budgétaire, on retrouvera les niveaux d’activité de 2019 d’ici la fin de l’année, ou en début d’année prochaine», estime François-Xavier Chauchat, Chef Economiste chez Dorval Asset Management.

Prime de risque globalement attrayante

Après une décennie de répression financière menée par les banques centrales, les valorisations des actions ont-elles trop augmenté? Selon le P/E Shiller au niveau mondial, le ratio des prix sur les bénéfices ajustés du cycle économique, elles restent raisonnables, excepté sur la Tech dont l’écart avec les valeurs plus classiques est en passe d’atteindre le niveau record des années 2000. Ce qui laisse présager, pour les mois à venir, un rééquilibrage des valeurs de croissance au profit de celles délaissées durant une décennie de croissance molle. «Du fait de la rareté de la croissance, les investisseurs se sont rués sur les GAFA», explique François-Xavier Chauchat.

Le gestionnaire d’actifs est devenu tactiquement
plus prudent après le rallye des marchés.
Dispersion de revenus

Par ailleurs, la pandémie a exacerbé la course aux valeurs technologiques qui ont tiré parti de la digitalisation d’une économie confinée. Plus surprenant, les ventes de biens de consommation ont atteint des niveaux record, ce qui contraste avec le secteur des services en berne. Pour l’économiste, la réallocation des revenus sous-tend ce phénomène: «Les services étant indisponibles, les consommateurs compensent en allouant leurs ressources sur les biens de consommation». Cela se traduit, au niveau des fondamentaux des entreprises, par une grande concentration des profits que la reprise économique devrait atténuer. «On s’attend à des rattrapages des bénéfices de 40 à 60% sur certaines sociétés qui ont souffert des mesures sanitaire», estime François-Xavier Chauchat qui recommande aux investisseurs de diversifier davantage leur portefeuille afin de sortir des stratégies limitées aux valeurs de croissance.

Si Dorval AM juge les primes de risque globalement attrayantes et s’attend à des résultats semestriels corrects, le gestionnaire d’actifs est devenu tactiquement plus prudent après le rallye des marchés: «Surpondérés depuis le mois de septembre, nous avons récemment diminué notre exposition aux actions pour privilégier une approche flexible. Notre scénario central reste cependant positif», conclut François-Xavier Chauchat.

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