Penser sur le long terme, agir sur le long terme

Chris Iggo, AXA Investment Managers

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La semaine dernière, les bourses ont affiché des mouvements importants, avec de plus souvent l’apparition du terme «Bulle» dans le langage des commentateurs.

Les marchés parlent de plus en plus souvent de la formation de bulles. La semaine dernière, un groupe de petits investisseurs exerçant une pression sur le prix des actions qui faisaient l’objet d’un intérêt inhabituellement élevé sur le court terme, constituait le point de mire. Ceci donna lieu à des mouvements de prix dramatiques et après ces activités spéculatives, on parla d’excès sur le marché. Quelques semaines plus tôt, le bitcoin avait déjà atteint des niveaux records inédits. Depuis, il est très volatile. De plus, les investisseurs expérimentés ainsi que les commentateurs ont récemment désigné le marché des actions de bulle classique. La raison: nombreux sont ceux qui ont des difficultés avec le concept de rendements d’actions élevés et d’évaluations à la hausse alors que le monde continue à souffrir de la pandémie de Covid-19. Le résultat: «Cela n’a aucun sens; les activités des investisseurs et les mouvements du marché n’ont aucun rapport avec la réalité économique; ceci aura des conséquences graves», explique Chris Iggo, CIO chez Core Investments bei AXA Investment Managers.

La reprise économique: le scénario de base

Pourtant, je ne suis pas certain que les investisseurs devraient compter sur un marché baissier. Le soutien apporté par la politique monétaire – encore responsable des taux d’intérêts réels très bas – et l’attente d’une reprise économique restent malgré tout les principaux facteurs à l’origine des performances des marchés des actions et de l’absence de volatilité sur les marchés obligataires. Je me ferais plutôt des soucis si les taux d’intérêts réels suivaient l’augmentation mondiale des dettes ou si les pronostics concernant la croissance des bénéfices étaient significativement corrigés à la baisse en raison d’une nouvelle évaluation des prévisions cycliques pour les 12 à 18 mois à venir. Il est vrai que nous ne sommes pas encore sortis d’une pandémie globale. Pourtant, la majorité est d’avis que les vaccins ouvriront la voie à une amélioration des conditions économiques. Ceci soutient les rendements et la performance des marchés.

Perspectives sur le long terme plus décisives que les mouvements à court terme

Bien entendu, nous nous trouvons dans une situation risquée. Il est évident que les campagnes de vaccination n’avancent pas dans de nombreux pays et que les problèmes d’approvisionnement et de logistique font l’objet de discussions. A ceci s’ajoutent les considérations épidémiologiques concernant l’infectiosité et le taux de mortalité des nouveaux variants du coronavirus. Ces incertitudes peuvent se traduire par une activité économique qui restera éventuellement plus longtemps sous la limite de ses capacités, et les cicatrices d’une année caractérisée par la fermeture de nombreuses entreprises sont peut-être plus graves que nous le pensions. La fin des grands mouvements du marché n’est probablement pas encore atteinte. Les bénéfices du mois de janvier réalisés sur les marchés des actions ont été en grande partie de nouveaux absorbés. On pourrait même assister à une correction significative du marché des actions si la folie des bulles se transformait en panique. Mais je reste d’avis qu’au-delà de la volatilité à court terme, les données fondamentales, autrement dit les taux d’intérêts réels et la croissance des bénéfices continuent à être forts. La population possède des espèces qui ne demandent qu’à être investies, et je n’exclus pas une réaction «Buy-on-Dips» si les rendements des obligations et les cours des actions continuent à afficher des mouvements à la baisse dans les prochains jours et semaines.»

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