Les marchés invitent à un optimisme prudent

Anne Barrat

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Pour Vincent Juvyns de J.P. Morgan AM, la crise liée au COVID-19 ne modifie que marginalement les perspectives à long terme sur les marchés.

Six mois après avoir émis un rapport sur les perspectives d’évolution des marchés à long terme, J.P. Morgan AM confirme ses hypothèses de novembre 2019 et valide la note de prudence sur les marchés obligataires et d’optimisme sur les marchés actions qui avait présidé à ses recommandations en termes d’allocations d’actifs.

Fortes fluctuations à attendre

«La récession actuelle ne devrait pas affecter profondément la croissance à long terme, et ce parce que les pertes ont été mutualisées, inscrites au passif des gouvernements» estime Vincent Juvyns, Global Market Strategist. Les déficits publics ont déjà commencé à augmenter et vont continuer à le faire. Les politiques monétaires accommodantes n’ont pas été remises en cause; si changement il y a, c’est qu’elles ont été relayées par de vraies politiques budgétaires, les deux se complétant et apportant des garanties nécessaires pour que ce travail commun porte ses fruits. Dans un tel environnement, les implications à moyen terme pour la santé financière des ménages et des entreprises devraient être limitées et, partant, les bénéfices des entreprises stables. Cela dit, il ne faudrait pas sous-estimer l’impact des fortes fluctuations de cours et de volatilité constatées depuis le début de la crise sanitaire aussi bien en Europe et aux Etats-Unis qu’en Chine, devenu le principal sinon le « must » en Asie comme dans le monde des marchés émergents. Ces fluctuations ne sont pas sans effet sur la construction de portefeuilles d’investissements.

Sur l’obligataire, la prime de risque plus élevée qu’en novembre
dernier doit susciter un intérêt pour les actifs plus risqués.
Rester? Revenir? Sortir?

Les attentes de rendements des obligations d'Etat mondiales sont en légère baisse depuis novembre 2019, alors que les rendements des actions mondiales ont augmenté. Les rendements des obligations souveraines ont chuté, les écarts de crédit se sont élargis, ce qui s'est traduit par une baisse des rendements attendus de 30 points de base pour les obligations d'Etat mondiales et d’un rebond de 170 points de base pour les obligations américaines à haut rendement (high yield) au 31 mars 2020. A court terme, la crise liée au COVID-19 a créé, niveau de valorisation oblige, des opportunités sur le marché du high yield obligataire ainsi que sur les marchés d’actions. Sur le marché obligataire, la prime de risque plus élevée qu’en novembre dernier doit susciter un intérêt pour les actifs plus risqués. Sur les marchés actions américains, les valeurs des secteurs technologiques et de la santé méritent une exposition renforcée. Tant il est vrai que les gros acteurs technologiques, qui représentent 30% de l’indice phare américain, sont les grands gagnants de la conjoncture actuelle. Tout comme l’est la Chine, plus que jamais attractive aussi bien sur un horizon d’investissement à court, moyen et long terme.

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