Les actifs à risque gagnants – Perspectives 2020 de J. Safra Sarasin

Karsten Junius, J. Safra Sarasin

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Ils devraient profiter de la faiblesse des rendements réels. La question cruciale est de savoir si les taux d’intérêt resteront bas pendant une longue période. Nous pensons que ce sera le cas.

  • La reprise économique mondiale devrait se poursuivre, malgré une hausse des taux d’infection par le coronavirus, car les gens apprennent à vivre avec les restrictions liées à la pandémie. 
  • Des mesures de relance monétaire et budgétaire fortes, opportunes et bien ciblées ont été décisives pour éviter une récession plus profonde et plus durable. 
  • La nouvelle stratégie de la Fed change la donne de la politique monétaire. Elle va fixer les taux directeurs à des niveaux très bas dans les économies avancées, comme la zone euro et la Suisse, car les banques centrales voudront prévenir toute appréciation inopportune de leurs taux de change. 
  • L’objectif d’inflation plus élevé des États-Unis et les mesures de relance considérables devraient accroître les anticipations d’inflation au fil du temps et réduire les rendements réels. 
  • La faiblesse des rendements réels devrait soutenir l’augmentation des valorisations des actions, lesquelles devraient également bénéficier d’une solide dynamique, de révisions des bénéfices à la hausse et d’une liquidité abondante. 
  • Le cours de l’or devrait aussi bénéficier de cet environnement. Comme l’or ne paie pas d’intérêts, son prix a tendance à augmenter lorsque les rendements réels des obligations baissent. 

Placée sous le signe du coronavirus, 2020 restera aussi dans les mémoires comme une année où de grands bouleversements structurels ont eu lieu dans différents secteurs. Nous nous attendons à un rebond assez fort de l’économie mondiale durant le reste de l’année, grâce au soutien sans précédent de la politique budgétaire et monétaire. 

Le rythme et la vigueur de la récente reprise des marchés financiers sont remarquables. Cela n’a été possible que grâce aux mesures énergiques de relance budgétaire et monétaire qui ont renforcé la confiance des investisseurs et réduit les taux d’intérêt réels beaucoup plus rapidement que pendant la crise financière mondiale. Ces facteurs profitent aux actifs plus risqués comme les actions et les obligations d’entreprises, ainsi qu’aux actifs réels. 

Dr Karsten Junius, Chief Economist: «Nous pensons que nous assisterons à un rebond assez fort de l’économie mondiale au second semestre 2020 grâce à trois facteurs: (1) le stimulus budgétaire, (2) une politique monétaire expansionniste et (3) la capacité de l’être humain à s’adapter aux effets néfastes de la crise du coronavirus. 

Un jour, lorsque l’on se penchera sur l’année 2020, on ne dira pas seulement que c’était l’année du coronavirus mais aussi celle où un immense changement structurel a eu lieu suite à la pandémie. Nous sommes actuellement au coeur d’une révolution informatique où la pandémie nous a contraints à adopter de nouvelles technologies à un rythme rapide. Nous pouvons le constater dans la part croissante des investissements en logiciels dans le PIB ou dans la hausse des ventes de détail effectuées en ligne. Il est donc important de ne pas rendre permanentes les aides publiques afin de permettre des changements plus structurels qui contribueront à accroître, à long terme, la productivité et le bien-être. 

Les marchés financiers dépendent en grande partie de la faiblesse des taux d’intérêt. La question cruciale est de savoir si ces derniers resteront bas pendant une longue période. Nous pensons que ce sera le cas, ce qui profitera aux actifs à risque comme les actions et les obligations d’entreprises. Cela bénéficiera également aux actifs réels comme l’or ou l’immobilier résidentiel. Le dollar américain est l’un des actifs qui risque de souffrir car l’avantage de taux d’intérêt dont il bénéficiait a presque disparu aujourd’hui. 

Nous avons une préférence pour les actions américaines et des marchés émergents, en particulier de la Chine. Nous privilégions les secteurs de l’informatique, des titres cycliques et des services de communication, comme les réseaux sociaux et services en ligne, qui ont prospéré avec la distanciation sociale.»

Résumé des principales prévisions

 

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