Le rétro, c’est tendance!

Walid Azar Atallah, DECALIA

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La mode d’il y a trente ans revit grâce aux Millennials. Les marques peuvent rassembler les générations – et profiter aux investisseurs.

Bien que festives, les célébrations du 30e anniversaire de la chute du mur de Berlin, n'ont pas réussi à dissiper un sentiment de page qui se tourne. Libéralisme, mondialisation et consumérisme: les forces déclenchées par la fin de la guerre froide semblent désormais toucher à leurs limites – en termes d’épuisement des ressources planétaires et de creusement des inégalités sociales. Ainsi, le retour en force des marques phares des années 1980 reflète probablement à la fois une forme de nostalgie et un désir de consommer différemment. 

Ceux qui vivent avec des adolescents les auront sans doute vu écumer armoires et greniers, à la recherche de ce survêtement Fila ou Ellesse vieux de trente ans. Ou de l’alors omniprésente veste K-way. Un sweat-shirt Champion ou Kappa? Ne pas s’en être débarrassé depuis tout ce temps vous vaudra l’éternelle reconnaissance de votre progéniture. Bref, des marques largement oubliées et des vêtements aux couleurs vives que jamais vous n'auriez plus imaginer porter font aujourd’hui fureur. 

Les boutiques vintage – parfois de nature «pop-up» – prolifèrent
dans les grandes villes et sur internet.

Quand la maison familiale ne regorge pas de trésors en suffisance, les Millennials et la Génération Z se tournent vers des commerces de seconde main ou des plateformes électronique spécialisées comme Etsy. Les boutiques vintage – parfois de nature «pop-up» – prolifèrent dans les grandes villes et sur internet. La mode rivalisant avec le pétrole dans le classement des industries les plus polluantes, on ne peut qu’applaudir cette tendance à la circularité. Partagée d’ailleurs par de nombreux acteurs tout au long de la chaîne d'approvisionnement.
Récupération de vêtements usagés, recyclage des textiles, utilisation accrue de plastique recyclé, services de réparation, marques éthiques ou location de vêtements: les opportunités de consommation plus écoresponsable sont nombreuses.

Dans les médias, on constate aussi un intérêt croissant
(et donc une inflation des droits) pour les séries cultes.

Mais la passion du rétro s'étend bien au-delà de l'habillement et des Millennials. Dans la décoration intérieure aussi, les styles ont fait un pas en arrière dans le temps. Nombreux sont aujourd’hui les salons à arborer le look psychédélique des années 1970. Et les rayons des magasins regorgent d’appareils aux caractéristiques high-tech mais à l'aspect résolument démodé. Quant au marché automobile, la dernière décennie a vu les constructeurs européens relancer avec succès la Fiat 500 et la Mini Cooper, pour le bonheur d'une clientèle d'âge mûr. Il y a même eu une tentative (avortée) de ressusciter la mythique Citroën 2CV.

Enfin, dans les médias, on constate aussi un intérêt croissant (et donc une inflation des droits) pour les séries cultes. Bien sûr, à l’ère du streaming, on peut se gaver des «Simpsons» ou de «Friends», plutôt que d'avoir à patienter jusqu’à la diffusion du prochain épisode sur une chaîne TV. Pressé par Netflix et Amazon, même le presque centenaire Disney a fait le pas. Pour une poignée de dollars par mois, les ménages nord-américains et néerlandais peuvent désormais accéder au catalogue de divertissement probablement le plus riche au monde. Notez d’ailleurs que, pour marquer ses débuts dans le streaming, Disney a sorti un film d’action dérivé de «Star Wars». Une saga connue pour rassembler les générations et qui remonte à... 1977!

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