Environnement de marché
Le mois de février a été de nouveau porteur pour le crédit, et particulièrement pour les dettes subordonnées, qui ont signé des performances positives et régulières le long du mois pour terminer entre +0,6% et +1,0% de performance totale en fonction des segments (AT1€ à +0,86%; Subordonnées d’assurance +0,83%; Corporate Hybrids +0,6%). Le marché a poursuivi la tendance des mois précédents, avec des flux entrants positifs sur les segments obligataires du crédit, des dynamiques de marché primaire bien absorbées et un appétit pour le risque toujours présent, en dépit de signaux plus contrastés en fin de mois.
Le marché primaire a été particulièrement dynamique sur les AT1 CoCos, avec 11,6 milliards d'euros émis au cours du mois (ce qui devrait représenter selon nous entre 25% et 30% des émissions de toute l’année 2025), alors que les banques européennes ont profité des conditions de marché favorables pour préfinancer leurs calls à venir en 2025. Sur le gisement dollar, UBS Group a émis deux tranches, mais aussi Julius Baer, Barclays, HSBC, Danske Bank et un nouveau venu pour une souche de 100m$: la banque islandaise Landsbankinn; sur le GBP, Natwest et Lloyds; et sur l’EUR: Banque Internationale à Luxembourg, ABN Amro, UniCredit et Crédit Agricole. L’appétit fut très présent pour chacune des émissions, avec des carnets de souscriptions très élevés, témoignant d’une demande soutenue en dépit des resserrements de coupons lors du lancement des obligations.
La saison de résultats s’est poursuivie avec d’excellentes publications pour les banques européennes, confirmant les tendances que nous soulignons depuis plusieurs mois en termes de convergence croissante entre les banques dites périphériques, dont la qualité bilancielle atteint, voire dépasse, celle de banques de pays dits «core». Les faibles besoins de provisions ont ainsi pu compenser certaines hausses de coûts, tandis que les ratios de solvabilité demeurent à des niveaux très satisfaisants et confortables. La thématique du M&A demeure très présente sur le secteur, et nous la développons dans une note parue début février intitulée «Faut-il craindre le M&A bancaire européen».