Le Gonet Geneva Open, une étape prisée sur la route de Roland Garros

Anne Barrat

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Les plus grands joueurs se retrouvent cette semaine à Genève pour un tournoi qui a fait sa place dans le circuit international du tennis, se réjouit Nicolas Gonet (en photo).

Daniil Medvedev, Nicolet Gonet et Denis Shapovalov. ©Alpimages

Daniil Medvedev (n°2 mondial), Casper Ruud (n°7 mondial et tenant du titre du Gonet Geneva Open), Dominique Thiem, sans oublier une des légendes nationales, Stan Wawrinka, qui a dû renoncer à ce tournoi – qu’il a gagné deux fois (en 2016 et 2017) – pour cause de blessure: le tableau du Gonet Geneva Open continue d’attirer davantage de têtes de séries (4 sur 28 joueurs en lice). Et ce, alors même que se tient en même temps le tournoi de Lyon, lui aussi à quelques centaines de kilomètres du court Philippe-Chatrier. A moins d’une semaine du début de Roland Garros (22 mai-5 juin), le tournoi de terre battue, qui compte la banque Gonet comme sponsor principal, aux côtés de la ville et du canton de Genève, parmi d’autres, attire non seulement des grands joueurs (Daniil Medvedev en photo à gauche ou Denis Shapovalov à droite), mais aussi de jeunes talents suisses (tels que Leandro Riedi).

Pari gagné. Lorsque l’ancienne star roumaine du double de la fin des années 1960 et du début des années 1970 Ion Tiriac, devenu coach de Guillermo Vilas et Boris Becker pour ne citer qu'eux, et l’Allemand Rainer Schüttler, médaille d’argent en double aux Jeux Olympiques d’Athènes en 2004, ont décidé en 2014 de reprendre les rênes de l’open de Genève, qui s'était tenu de 1980 à 1991, sponsorisé notamment par Martini. Ils ont pris un sacré risque, se souvient Alain Tripod, président du Tennis Club de Genève au parc des Eaux-Vives où se tient le tournoi: «Federer avait lancé une mode qui a été très vite suivie, compte tenu de son aura, par l’ensemble des joueurs, selon laquelle mieux valait se reposer la semaine précédant un tournoi du Grand Chelem, toutes surfaces confondues. Résultat: les tournois préparatoires de niveau ATP 250 ont été victimes d’une désaffection préjudiciable à leur pérennité.» Et pour cause, explique Thierry Grin, directeur du Gonet Geneva Open : «Un tournoi de cette envergue coûte environ 4 millions de francs. Lesquels sont très largement payés par les sponsors et les subventions publiques, la billetterie ne devant en principe être que la cerise sur le gâteau. Seuls des partenaires financiers aux reins solides peuvent relever le défi.»

Un rêve devenu réalité

Autant dire qu’en 2014, l’équation financière et sportive était loin de se présenter sous des auspices favorables, les incertitudes pesant sur la faisabilité du tournoi. «Lorsque Thierry Grin m’a appelé pour me proposer de faire renaître le tournoi après 24 ans d’absence, grâce à l’engagement de partenaires non seulement financiers, mais stratégiques et professionnels du tennis, le comité a immédiatement saisi cette formidable opportunité, explique Alain Tripod.» L'opportunité de ramener à Genève un tournoi qui compte sur le circuit international à l’ère des saisons par surface: terre battue au printemps, gazon en début d’été, suivie de surfaces dures. Le retour du Geneva Open a contribué à réaliser ce rêve: Stan Wawrinka a démontré en participant à l’édition 2015 qu’il était possible de remporter le grand Chelem de Roland Garros qui débutait juste après. Mettant ainsi fin à la tendance initiée par Federer et réhabilitant l’importance des «petits» tournois de préparation.

Un terrain de préparation et de prédilection

«Je viens à Genève non seulement parce que cela me permet de me mettre dans les meilleures conditions de jeu pour affronter Roland Garros, mais aussi parce qu’il est très agréable de jouer à Genève» commente l’Américain Reilly Opelka opposé à l’Australien Christopher O’Connell en 8e de finale. Le résultat du Gonet Geneva Open dépasse les attentes des promoteurs et des sponsors. «Cet open de tennis contribue, avec le Bol d’Or et le concours hippique international de Genève, au rayonnement sportif international de Genève, conclut Nicolas Gonet.»

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