Le capital-investissement est en plein essor

Ferdinand Dalhuisen, ODDO BHF Private Equity

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Le nombre de transactions s’établit à des niveaux presque historiques et le volume des levées de fonds en 2018 a été une nouvelle fois élevé.

Les cours des actifs de ce secteur demeurent élevés sans pour autant qu’ils n’aient fortement augmenté au cours de ces dernières années. Par voie de conséquence, la question que se pose les investisseurs est de savoir si la période actuelle est propice à une entrée sur ce marché ou à un renforcement de leur allocation.

Le capital-investissement repose sur un modèle de gouvernance d’entreprise
plus solide que celui des classes d’actifs cotées.

Je réponds clairement par l’affirmative. Je recommande d’ailleurs aux investisseurs de prendre du recul et de tenir compte des trois points-clés suivants:

  1. Il est utile de faire remarquer que le capital-investissement surperforme fortement les marchés boursiers dans une perspective récente et historique. Certes, une question reste irrésolue parmi les arguments avancés par le monde universitaire, à savoir si cette surperformance est soutenue dès lors qu’on la corrige des niveaux d’endettement et d’illiquidité. Or le volume record des levées de fonds enregistrées ces dernières années montre que les investisseurs croient fermement dans cette surperformance et qu’ils font fi de ces doutes. Au-delà de cette surperformance, je tiens à souligner le fait que le capital-investissement repose sur un modèle de gouvernance d’entreprise plus solide que celui des classes d’actifs cotées dans la mesure où ses actionnaires possèdent un véritable contrôle de leurs entreprises et responsabilisent l’équipe de direction en termes de performance.
  2. Le capital-investissement participe à une tendance de fond, à savoir que le capital des entreprises non cotées, c’est-à-dire le segment le plus important de l’économie, devient de plus en plus accessible à la clientèle institutionnelle et privée aux dépens des actionnaires familiaux ou d’autres noyaux durs d’actionnaires.
  3. Les investisseurs qui font leur entrée sur le marché du capital-investissement ou qui y renforcent leurs engagements s’intéressent plus particulièrement à la performance sur le long terme plutôt qu’aux conditions de marché actuelles. Cette tendance est une conséquence de la particularité de cette classe, à savoir que les investisseurs réalisent des engagements, en opposition à des placements, dans des fonds qui à leur tour prennent des participations dans diverses entreprises sur une période de plusieurs années, ce qui écarte totalement les tentatives de market-timing.
Une transaction secondaire porte sur l’acquisition de participations dans des fonds
de capital-investissement existants aux volumes de souscription déjà élevés.

Cette classe d’actifs se compose de stratégies de niche qui se révèlent particulièrement attractives, tant pour les nouveaux entrants que pour les investisseurs expérimentés. Il s’agit des marchés secondaires et plus particulièrement des transactions de petites capitalisations.

Une transaction secondaire porte sur l’acquisition de participations dans des fonds de capital-investissement existants aux volumes de souscription déjà élevés.

De telles stratégies permettent aux nouveaux investisseurs d’atténuer sensiblement les effets de la courbe en J du capital-investissement, qui sont imputables aux frais immédiats auxquels les nouveaux capitaux sont soumis avant d’être investis de manière progressive. En même temps ils accélèrent les versements parce que les fonds qui sont souscrits sont en règle générale en milieu de vie, période à laquelle ces fonds distribuent le plus de capitaux.

Cette stratégie fournit également aux nouveaux investisseurs une exposition diversifiée à la classe d’actifs dans la mesure où leurs fonds sous-jacents représentent un très large éventail de fonds internationaux de qualité.

Les investisseurs déjà exposés aux transactions secondaires sont également attirés par le segment des transactions secondaires de petites capitalisations, dont le montant varie entre 10 et 30 millions d’euros. Leurs fonds sous-jacents, tant de grands produits-phares que des fonds locaux à taille plus réduite, peuvent être très similaires à ceux souscrits par de plus grands fonds secondaires, mais les inefficiences de marché et des processus y sont supérieures et le recours à l’effet de levier, une caractéristique incontournable de ces derniers, y est très rare. Investir sur ce segment permet de viser des performances supérieures ou égales à celles des fonds secondaires de grandes capitalisations, tout en étant exposé à risque moindre.