La gestion active: positionner face au changement

Brian Jacobsen, Wells Fargo Asset Management

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Etre capable d'anticiper les mouvements plutôt que de se contenter d’y réagir peut constituer une source de valeur ajoutée.

Nous venons tous de vivre une expérience que peu d'entre nous imaginaient possible et nous espérons tous ne pas la vivre de nouveau. La crise du coronavirus a marqué tous les esprits et la réponse politique a été immédiate, avec des conséquences considérables. La fermeture de larges pans de l'économie mondiale et tous les efforts déployés pour la relancer auront des effets durables. Dans le secteur de l'investissement, il y aura probablement des répercussions sur la répartition entre gestion active et gestion passive des portefeuilles des investisseurs.

La gestion active est une vaste catégorie. Selon ses règles arithmétiques, la surpondération d'un investisseur est la sous-pondération d'un autre. Par conséquent, la surperformance d'un investisseur est la sous-performance d'un autre. En règle générale, l'investisseur moyen ne parvient pas à dépasser la moyenne. Après déduction des frais, l'investisseur moyen réalise une performance inférieure à la moyenne. La simplicité de ce calcul explique en partie pourquoi il est bien souvent impossible de défendre la gestion active. Cependant, elle peut être facilement défendue dans certains cas, notamment pour les particuliers et dans des circonstances spécifiques.

Les gestionnaires actifs engagés dans l'analyse fondamentale
sont probablement en mesure d'anticiper la migration d'un crédit.

Personne ne correspond à la moyenne statistique. Chaque investisseur est unique, il a des objectifs, des contraintes et des préférences qui lui sont propres. Par conséquent, nous adoptons une vision globale de la constitution des portefeuilles et nous essayons de trouver le meilleur rapport qualité-prix pour accroître la probabilité d'atteindre les objectifs du client. Cela se traduit souvent par le recours à une combinaison de stratégies indicielles et de stratégies plus actives.

Sur les marchés des titres à revenu fixe, plusieurs gestionnaires hors pair sont capables de surperformer régulièrement un indice à des coûts comparables, voire inférieurs. Dans le contexte actuel, où le niveau de qualité du crédit suscite de nombreuses interrogations, les gestionnaires actifs engagés dans l'analyse fondamentale sont probablement en mesure d'anticiper la migration d'un crédit, là où un émetteur peut être exclu d'un indice et placé dans un autre. Etre capable d'anticiper ces mouvements plutôt que de devoir y répondre peut constituer une source de valeur ajoutée.

Associer une gestion active est souvent pertinent pour répondre à la spécificité des individus, et nous pensons que le contexte exceptionnel actuel devrait permettre aux gestionnaires actifs de faire leurs preuves. Nous sommes à l'aube d'un changement. Qui a une vision claire de ce qu'il sera? Qui est en mesure de positionner les portefeuilles en accord avec cette vision? C'est avec des gestionnaires de cette trempe que nous voulons collaborer.

L'indexation peut s'avérer tout à fait adéquate pour investir sur l'ensemble du marché, mais nous pensons que le grand rebondissement, depuis le plancher atteint par le S&P 500 le 23 mars dernier, a eu lieu lorsque cette vaste exposition sur le marché était opportune. Ce n'est peut-être plus le cas aujourd'hui. Nous interrogeons fréquemment les managers avec lesquels nous travaillons sur ce que sera l'avenir. Certains modèles économiques seront gagnants, d'autres perdants. 

Nous ne pouvons prédire l'avenir, mais nous pouvons nous y préparer.

Certaines entreprises sont plus adaptables face aux changements de règles, de réglementations et de normes sociales, d'autres le sont moins. Certaines entités proposent des produits ou des services compatibles avec un monde en état de choc post-coronavirus, d'autres non. Un indice regroupe une combinaison d'adaptables et d'inadaptables, de compatibles et d'incompatibles. Un indice est un dosage entre des expositions appropriées quant au passé et des expositions adaptées à l'avenir.

Nous ne pouvons prédire l'avenir, mais nous pouvons nous y préparer. Parmi les changements que nous avons observés ces deux derniers mois dans les modes de consommation et de travail, certains deviendront probablement permanents. De nombreux consommateurs, y compris les étudiants et les professeurs, n'ayant jamais essayé de s'adonner à des activités en ligne se demandent probablement aujourd'hui comment ils ont pu vivre sans. Les entreprises, quant à elles, vont certainement se diriger vers une diversification de leur chaîne d'approvisionnement afin d'éviter la concentration des risques sur un seul et même pays. Les gouvernements pourraient d'ailleurs l'exiger. Bon nombre d'entreprises et de gouvernements se sont rendu compte du retard accumulé dans l'adoption de nouvelles technologies. Les changements ainsi opérés engendreront des gagnants et des perdants.

Investir est une question d'avenir, nous sommes confiants dans la capacité des gestionnaires à identifier et à investir dans des entreprises qui se trouvent du bon côté du changement.

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