La chasse au rendement – Asset Allocation Insights de SYZ AM

Fabrizio Quirighetti, Adrien Pichoud, Maurice Harari, SYZ

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Dans un contexte où plus de 13'000 milliards de dollars d’obligations présentent un rendement négatif et où détenir des liquidités en monnaies des pays développés est prohibitif, il n’y a pas d’autre choix.

La quête de rendement à tout prix est une nouvelle fois à l’ordre du jour. Dans un contexte où plus de 13'000 milliards de dollars d’obligations présentent un rendement négatif et où détenir des liquidités en monnaies des pays développés est prohibitif, il n’y a pas d’autre choix.

Cette situation découle de la politique ultra-accommodante des banques centrales des pays développés, lesquelles sont déterminées à faire tout ce qui est nécessaire pour relancer la croissance nominale. Nous ne doutons pas de leur pouvoir de créativité, mais nous contestons l’efficacité du maintien de taux bas et de mesures non conventionnelles pour stimuler la croissance économique et l’inflation. En effet, des taux bas ne sont pas synonymes d’une croissance nominale plus élevée, sachant que les principaux défis sont de nature structurelle. La tendance au ralentissement de la croissance et de l’inflation en parallèle à un endettement croissant ne date pas d’aujourd’hui. Les taux bas ne sont pas un remède, mais ni plus ni moins qu’un moyen de prolonger la situation et de prétendre qu’il en est autrement.

Selon un rapport de la BRI, 12% des entreprises cotées à travers le monde peuvent déjà être qualifiées de sociétés «zombies», incapables de couvrir le service de leur dette. Toujours pas convaincus? Songez alors à la dette souveraine italienne ou aux engagements non provisionnés, ou bien demandez à la Banque du Japon.

Il nous faut donc être pragmatiques vis-à-vis de notre positionnement actuel, qui peut se résumer au maintien d’un bêta actions faible à modéré et à miser à nouveau sur l’effet de portage de la dette. Les marchés actions sont confinés au sein d’une fourchette, qui les rend davantage prédisposés à une volatilité accrue qu’à une hausse. Il se pourrait que la Fed intervienne de façon plus modérée qu’attendu cet été, et la croissance des bénéfices est susceptible de rester décevante, si les risques qui pèsent sur la croissance se concrétisent.

Concernant l’allocation en obligations et le positionnement sur la duration, nous recommandons de rester investi, de conserver un certain niveau de duration, de privilégier la dette émergente et d’accroître l’exposition au crédit européen. Les taux des emprunts d’Etat allemands et français sont négatifs, à l’instar de ceux de la dette espagnole et portugaise à 5 ans. De plus, les valorisations des produits de spread européens demeurent attractives et la BCE pourrait cibler le crédit Investment Grade dans son prochain programme d’assouplissement quantitatif.

Dans ce contexte de taux bas, il reste judicieux de privilégier les valeurs Growth (dans le secteur de la technologie), d’étudier les opportunités qu’offrent les marchés émergents et de rester exposé aux placements de haute qualité qui procurent des flux de revenus stables et résilients.

Enfin, nous continuons d’apprécier le yen japonais et l’or pour leurs qualités de diversification. La «relique barbare» retrouve la faveur des investisseurs sachant que la crédibilité des banques centrales et, partant, des monnaies fiduciaires, continuera à être remise en question ces prochains mois. Les marchés ont soudainement pris conscience du fait qu’une récession suffirait à pousser l’économie américaine dans la même «trappe à liquidité» que le Japon et l’Europe, si bien que même les taux d’intérêt en USD pourraient franchir le Rubicon dans un avenir relativement proche.

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