L’Europe doit faire mieux et surtout plus vite

Wilfrid Galand, Montpensier Finance

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Face à l’ampleur des plans de relance et de vaccination aux Etats-Unis, l’Europe fait grise mine. L’enjeu des prochaines semaines est la vitesse d’exécution.

Des deux côtés de l’Atlantique, le consensus est total: vaccination de masse et plans de relance sont les deux clés pour sortir le plus vite et le mieux possible de la crise sanitaire. L’ambition et les résultats y sont toutefois bien différents.

Aux États-Unis, entre octobre 2020 et mars 2021, deux programmes de soutien ont été votés pour un total de 2800 milliards de dollars, soit près de 15% du PIB du pays. Et plus de la moitié de ces sommes sont déjà arrivées sur les comptes des destinataires particuliers ou entreprises.

L’Europe, outre les plans nationaux, a décidé en mai 2020 d’allouer une enveloppe commune de 750 milliards d’euros, soit un peu moins de 5% du PIB de l’Union et financée au nom de l’UE elle-même. Le parlement Allemand ne l’a validée que le 25 mars dernier… avant que la Cour Constitutionnelle ne mette en suspens le processus! Quoiqu’il en soit, les premières dépenses ne seront vraisemblablement pas décaissées avant la fin de l’été, soit 15 mois après les premières annonces.

Pour retrouver souplesse et adaptabilité,
il convient de pérenniser le fonds de relance.

Du côté de la vaccination, le constat est similaire: A peine plus de trois mois après la mise à disposition des premières doses, plus de 30% des américains ont reçu a minima une première injection contre tout juste de 10% des habitants de l’Union Européenne. Et les confinements sont de retour.

Le résultat économique est sans appel. Les dernières prévisions de l’OCDE anticipent une croissance de 6,5% aux Etats-Unis en 2021, qui retrouveraient donc en fin 2022 le niveau de production de fin 2019 et récupéreraient leur tendance de croissance précédente, tandis que l’activité dans la zone euro ne progresserait que de 3,9%, après une chute de 6,8% en 2020.

Pour que l’Europe reprenne sa marche en avant – et accessoirement pour retrouver la confiance des investisseurs internationaux – deux éléments doivent se conjuguer.

Tout d’abord, pour retrouver souplesse et adaptabilité, il convient de pérenniser le fonds de relance. Cela signifie le doter d’une gouvernance stable et de règles claires afin qu’il soit capable de prendre rapidement les décisions d’allocations nécessaires. Tant que le processus restera du domaine de l’exceptionnel, les lenteurs des arcanes politiques bruxelloises reprendront le dessus.

Mais ceci ne sera efficace que si la vitesse et l’urgence face à la pandémie s’imposent comme les lignes de conduite prioritaires de l’Union. Il ne sert à rien d’obtenir le meilleur prix pour les vaccins si leur livraison effective dans l’urgence n’est pas garantie. Et la généralisation du principe de précaution, évidente au regard des tergiversations autour du vaccin AstraZeneca n’augure rien de bon. L’Europe doit retrouver le goût de l’audace, et vite!

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