Les trois défis de l’économie post-COVID

Wilfrid Galand, Montpensier Finance

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Le raisonnement est clair: les vaccins vont gagner la course contre l’épidémie et l’économie pourra reprendre son cours.

Alors que les marchés se projettent dans un monde post-CoVid, les acteurs économiques doivent affronter trois défis majeurs: maintenir la fluidité des échanges mondiaux, gérer la dette accumulée et se confronter au retour du politique.

Depuis le début de l’année, les marchés, encouragés par les prévisions économiques optimistes des grands instituts internationaux, retrouvent le goût des valeurs cycliques: énergie, biens de consommation durables, transport, tourisme, reviennent en grâce. Le raisonnement est clair: les vaccins vont gagner la course contre l’épidémie et l’économie pourra reprendre son cours, dopée qui plus est par de considérables plans de soutiens monétaires et budgétaires.

Le chemin vers cette nouvelle normalité économique s’annonce néanmoins ardu. Le premier défi est celui de la fluidité des échanges et de la solidité des chaînes d’approvisionnement. Alors que les échanges commerciaux ont repris, les difficultés d’approvisionnement se multiplient.

Les circuits logistiques
sont soumis à rude épreuve.

Pénuries de conteneurs, tensions sur les semi-conducteurs, envolée des prix de matières premières industrielles, énergétiques et agricoles, les circuits logistiques sont soumis à rude épreuve. Signes du rattrapage économique après la pandémie, ces tensions sont renforcées par la multiplication des normes et des mesures de protection nationales. L’épidémie a renforcé la tendance au repli sur soi. Les premières mesures de la nouvelle gouvernance de l’OMC sous la direction de Mme Ngozi Okonjo Iweala seront, à ce titre, très attendues.

Le second défi est celui de la gestion de la dette publique et privée accumulée depuis un an pour faire face à la crise. La masse est désormais telle que toute remontée des taux réels ferait peser sur les agents économiques un poids considérable, limitant les capacités d’investissement futurs et générant de fortes tensions sociales.

Face à des déficits publics supérieurs à 10% du PIB cette année dans la plupart des pays occidentaux – et probablement au-delà de 25% pour les Etats-Unis –les banques centrales seront à la manœuvre pour assurer la stabilité et la soutenabilité du système financier. Mais seul le retour de la confiance des agents économiques, à même de générer une croissance solide et pérenne pourra surmonter ce mur de la dette.

C’est là le troisième défi que nous devrons surmonter. Le monde post-CoVid, dopé aux plans de soutiens publics, a accéléré le retour au premier plan du politique face à l’économie. La protection des citoyens face aux menaces économiques, sociales et climatiques, n’est plus une variable d’ajustement mais un postulat fondamental, fut-il au détriment de l’efficacité économique de court terme. Les normes sanitaires, environnementales, patriotiques, vont se multiplier. Les entreprises et les marchés devront s’y adapter. Le mouvement a déjà commencé.

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