L’environnement de placement en harmonie avec le climat estival

Erik Fruytier, Gonet & Cie

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Le parallèle avec la météo de l’été est tout à fait pertinent, car d'un point de vue macroéconomique, nous connaissons actuellement de très bonnes conditions.

L'environnement d'investissement actuel ressemble à la saison en cours: les températures augmentent, les jours s’allongent, le soleil brille et les mois à venir s'annoncent radieux. Les investisseurs les plus prudents noteront qu'à partir de fin juin, les jours raccourciront et qu’on se dirige vers l'automne. Le parallèle avec la météo est tout à fait pertinent, car d'un point de vue macroéconomique, nous connaissons actuellement de très bonnes conditions. L'économie mondiale accélère sa reprise car de plus en plus de pays lèvent les restrictions sanitaires qui limitaient la mobilité et la capacité des gens à dépenser leur épargne accumulée. Le scénario central d'investissement reste déterminé par la capacité des gouvernements à contrôler la pandémie tout en rouvrant leurs économies nationales. Malheureusement, le rythme de réouverture est encore inégal car les programmes de vaccination progressent à des vitesses très différentes dans le monde. Les nations développées ont davantage souffert de la crise du COVID-19 et ont donc été plus agressives dans le déploiement de leurs programmes de vaccination. La distribution inégale des vaccins dans le monde reste un frein au rythme auquel les voyages internationaux et les activités transfrontalières peuvent reprendre. Heureusement, nous constatons que les pays développés font de plus en plus d'efforts pour commencer à partager leurs stocks de vaccins dans le monde. 

La forte accélération de la croissance du PIB a créé un déséquilibre entre l'offre et la demande, d'où l'apparition de nombreux goulets d'étranglement dans la chaîne d'approvisionnement mondiale. Nous avons tous entendu parler de la pénurie de semi-conducteurs et du manque d'espace de chargement disponible pour expédier des marchandises dans le monde entier. Cependant, depuis plusieurs mois, les entreprises signalent des difficultés à recruter des employés, en particulier dans les secteurs des services tels que les voyages et les loisirs. Plusieurs facteurs expliquent cette pénurie: la crise du COVID-19 a mis en évidence le manque relatif de sécurité de l'emploi dans certains secteurs, poussant de nombreux employés à chercher des emplois dans des industries plus stables. Certaines personnes choisissent de rester à la maison pour s'occuper de leurs enfants tant que les écoles n'ont pas entièrement rouvert, tandis que d'autres ne voient aucun intérêt à renoncer aux aides financières qu'elles reçoivent. Par conséquent, de nombreuses entreprises doivent offrir des salaires plus élevés pour attirer les travailleurs. 

Les entreprises dotées de business model solides bénéficient de certaines des meilleures conditions commerciales depuis de nombreuses années.

Dans l'ensemble, cette situation est positive d'un point de vue économique, mais les investisseurs surveillent avec anxiété le bond des statistiques sur l'inflation. Les banquiers centraux continuent de rassurer les marchés financiers en affirmant que le phénomène est transitoire et résulte principalement d'un effet de base. Néanmoins, la rapidité de la reprise, les politiques monétaires souples et les généreuses mesures de relance budgétaire sont de plus en plus perçues comme une menace pour la stabilité des prix à long terme. La communauté des investisseurs commence à anticiper un début plus précoce que prévu de la réduction progressive de la politique monétaire expansive de la Réserve fédérale (Fed). D'un point de vue macroéconomique, il est plutôt positif que l'économie puisse croître sans le soutien supplémentaire des banques centrales, mais les marchés financiers y voient un signe de normalisation du taux de croissance de l'économie. Cela indique que nous nous rap-prochons du milieu du cycle (comme dans notre analogie avec la météo, les jours raccourcissent à partir de la fin juin alors que nous allons vers l'automne). 

A ce stade, il est trop tôt pour modifier notre stratégie, car les conditions actuelles sont encore très positives pour l'économie, les bénéfices des entreprises et les marchés financiers. Néanmoins, nous surveillerons attentivement si l'inflation reste dans la fourchette prévue et si les entreprises peuvent continuer à recruter et à développer leurs activités pour répondre à la forte demande des consommateurs. Les entreprises dotées de business model solides bénéficient de certaines des meilleures conditions commerciales depuis de nombreuses années. Les entreprises leaders sont généralement en mesure de répercuter la hausse des coûts sur les prix. En outre, la pandémie a stimulé les ventes en ligne pour de nombreuses entreprises, ce qui leur a permis d'atteindre de nouveaux clients, et surtout de manière plus rentable. 

Nous avons ajusté de manière sélective notre allocation d'actifs afin de rester exposés à ces tendances tout en réduisant la sensibilité à une inflation plus élevée dans le portefeuille à revenu fixe. Nous nous attendons à une plus grande volatilité dans les mois à venir; néanmoins, nous pensons que les tendances sous-jacentes restent puissantes et justifient de rester investis dans des actifs de croissance.

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