L’effet miroir de la stratégie Put Write

Salima Barragan

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Selon Doug Kramer de Neuberger Berman, «la stratégie Put Write permet de rendre les portefeuilles plus efficients».

 

Participer au marché des sous-jacents tout en ayant une protection baissière est possible dans le cadre de la stratégie de ventes de put (options de ventes) sur indices. Son objectif est d’optimiser les investissements et d’en diminuer la volatilité. Habituellement coûteuse, Neuberger Berman la rend accessible à une large clientèle à travers deux nouveaux fonds dédiés. Selon Doug Kramer, Responsable des stratégies quantitatives et Multi-Asset Class chez Neuberger Berman: «Ce véhicule remplit l’objectif d’une stratégie d’action défensive après un bon cycle boursier». En effet, un profil de revenu de primes évolue le plus favorablement lors de baisse de marché de 10% ou plus.

Neuberger Berman vise ainsi à générer des rendements proches des actions ajustés aux risques grâce aux primes encaissées. Sa stratégie couvre les marchés développés mais également les émergents où les primes y sont supérieures (2,75% contre 1,2%). «Cette année, lors des phases haussières, nous n’avons gagné que les primes. Mais lors de la correction, nous avons surperformé le marché de 5%», explique Doug Kramer. Dans un marché baissier, les prix des options augmentent de pair avec la volatilité, ce qui explique en partie comment son fonds a récupéré très rapidement dans la phase de correction en début d’année. Mais une volatilité amoindrie et une protection accrue contre les drawdowns a son effet miroir. Autrement dit, la performance est moins prononcée dans les cycles haussiers à haut béta.

Se parer contre la volatilité sans effet de levier

En 2017, la volatilité a fluctué à des niveaux anormalement bas. Depuis la hausse du marché début 2018, la volatilité est passée d’une majoration de 30-50% à une majoration de 15%: actuellement, le VIX oscille autour des 13, alors que sur les marchés émergents, elle s’approche des 20. La stratégie a ramené la volatilité totale du fonds à 6-8%. «Notre recherche a démontré que la stratégie PutWrite peut réduire de 30 ou 40% la volatilité en dessous de celle des indices sous-jacents. Cependant, lors de périodes de faible volatilité, des rendements positifs sont également possible tout en améliorant le profil risque/rendement des investissements».

La stratégie de Neuberger Berman reste conservatrice car le collatéral est entièrement garanti en cash et en bons du trésor américain, une source de rendement supplémentaire à la revente de put indexées sur les actions, et en liquidité. D’ailleurs, des stratégies similaires incorporant un effet de levier se sont souvent avérées perdantes.

La réduction du risque de queue, la réduction de la volatilité a un prix. Même si les options de vente sont couteuses à long terme, il y aura toujours une demande à court terme de protection. «Avec une vision à long terme, nous pouvons profiter de la peur des investisseurs», souligne Doug Kramer.

En constatant un intérêt croissant de la part de ses clients pour ces stratégies de vente de put, Neuberger Berman a lancé deux nouveaux fonds en mai 2017 en utilisant exclusivement des instruments liquides et cotés. Selon le responsable des stratégies quantitatives: «Elle permet de rendre les portefeuilles des investisseurs plus efficients car ils peuvent ainsi libérer des liquidités pour investir dans d’autres stratégies». Environ 50% du fonds est exposé à l’indice S&P 500, 35% au MSCI EAFE et 15% au MSCI EM. Le delta pondéré des options est actuellement de 0,71 et la duration du fonds est courte car le gérant ne traite que des options à court terme. Les collatéraux sont garantis à hauteur de 86% par des bons du trésor à moins de trois ans et le ratio de Sharpe du fonds est de 1,5. Pour un investisseur individuel, le coût d’une couverture similaire se monterait à 1,5% par mois. Sur une base annualisée, cela représente une charge de 18%. «Quel investisseur serait prêt à supporter ce coût?», s’interroge Doug Kramer.