Investir dans une «année de renouveau»

James Mazeau, UBS Global Wealth Management

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2021 sera certainement une «année de renouveau», avec un retour aux normes antérieures à la pandémie et un bond vers le futur de l'après-pandémie.

L'année 2020 a été marquée par une interruption sans précédent de l'activité économique, une fusion des politiques monétaire et budgétaire, ainsi que par l'alternance politique aux Etats-Unis. 2021 sera certainement une «année de renouveau», avec un retour aux normes antérieures à la pandémie et un bond vers le futur de l'après-pandémie.

Le déploiement d'un vaccin contre le Covid-19 devrait stimuler la reprise économique, d'autant que les taux d'intérêt resteront bas et les dépenses publiques élevées. Le PIB mondial et les bénéfices des entreprises pourraient retrouver leur niveau antérieur à la pandémie vers la fin 2021. Dès lors, que doivent faire les investisseurs?

Privilégier la diversification

Premièrement, il est temps de se diversifier dans l'optique de l'ascension des marchés d’actions qui devrait se poursuivre en 2021. Mais la Recherche d’UBS table sur un rattrapage de certains titres restés à la traîne en 2020. En 2020, le mot d'ordre pour les investisseurs était de privilégier les grandes capitalisations américaines résistantes à la crise. L’année prochaine, il sera plutôt recommandé de mettre l'accent sur les petites capitalisations internationales cycliques à mesure que les secteurs d'activité et les marchés les plus touchés par le confinement amorceront un redressement.

Si l’on raisonne à l’échelle mondiale, les actions américaines, notamment les grandes capitalisations, commenceront probablement à sous-performer d'autres marchés dans le courant de 2021. Le rebond des bénéfices des entreprises après la pandémie sera plus marqué au Royaume- Uni et dans la zone euro, deux marchés sensibles à la conjoncture, tandis que les valorisations sont plus intéressantes dans les marchés émergents.

Les taux d'intérêt sur les liquidités et les rendements obligataires
devraient rester très faibles dans un avenir proche.

Les investisseurs seraient bien avisés de guetter le potentiel de rattrapage. Les moyennes capitalisations américaines, les petites et moyennes capitalisations européennes, certaines valeurs financières et de l'énergie, ainsi que les secteurs de l'industrie et de la consommation discrétionnaire comptent parmi les segments qui devraient avoir le meilleur potentiel de rattrapage.

Générer du rendement

Deuxièmement, la chasse au rendement reste de mise pour les investisseurs. Les taux d'intérêt sur les liquidités et les rendements obligataires devraient rester très faibles dans un avenir proche. Dans ces conditions, il est plus difficile de dégager un revenu et les investisseurs devront se montrer plus actifs ou trouver d'autres moyens d'y parvenir.

Ils devraient pouvoir générer un rendement réel positif avec les obligations souveraines émergentes libellées en dollars, les obligations à haut rendement asiatiques et les obligations internationales «crossover» (qui se situent dans la zone charnière entre les catégories investment grade et high yield).

La vente d'options put, les solutions structurées et les prêts directs sont d'autres moyens de dégager un revenu. Par ailleurs, le recours à l'effet de levier pour améliorer les chances de réussite est aussi à prendre en considération.

Investir dans d’autres monnaies

Troisièmement, il est temps de se positionner dans l'optique d'une dépréciation du dollar compte tenu des importants déficits jumeaux des Etats-Unis (budget et balance des paiements.), du redressement de l'économie mondiale et de l'érosion du différentiel de taux d'intérêt entre le dollar et les autres grandes devises du monde.

La Recherche d’UBS pense que l'euro, la livre sterling, le franc suisse et le dollar australien présentent un potentiel de hausse à moyen/long terme face au dollar américain. Il convient de diversifier son portefeuille en investissant dans différentes devises du G10 ou dans certaines devises émergentes, ainsi que dans l'or.

Et à plus long terme?

La pandémie de coronavirus a engendré une accélération de nombreuses tendances qui étaient déjà perceptibles lorsque cette «décennie de transformation» a commencé. Le monde de l'après-crise sera sans doute plus endetté, plus inégal et plus local.

La performance moyenne des actifs traditionnels s'annonce plus modeste que ces dernières années. Par conséquent, les investisseurs devront prendre davantage de risques pour obtenir les rendements escomptés. Mais le monde sera également plus digital et, espérons-le, plus durable. Les investisseurs auront ainsi de nombreuses occasions de faire fructifier leur portefeuille.

Le secteur des technologies vertes («greentech»)
présente également un potentiel significatif.
La révolution par la technologie

Si les valeurs technologiques étaient la grande affaire de la dernière décennie, quelle sera «The Next Big Thing»? Par expérience, le pari gagnant d'une décennie donnée fonctionne rarement lors de la décennie qui suit. Selon la Recherche d’UBS, la «prochaine grande opportunité» ne résidera pas dans la technologie en elle-même. Elle viendra des entreprises qui se servent de la technologie pour révolutionner d'autres secteurs.

On pense notamment aux entreprises dans des domaines tels que les technologies financières («fintech») ou médicales («health tech»). L’optimisme est également de mise quant aux perspectives des entreprises qui surfent sur le déploiement de la technologie 5G à l'échelle mondiale.

Les technologies vertes

Le secteur des technologies vertes («greentech») présente également un potentiel significatif, d'autant que l'Europe et la Chine se sont engagées à atteindre la neutralité carbone respectivement en 2050 et en 2060.

Par exemple, les entreprises dont l'activité est en lien avec la voiture électrique et les énergies renouvelables, et qui contribuent ainsi à la transition de l'économie vers un modèle sobre en carbone, devraient avoir le vent en poupe. Et ce n'est qu'un exemple parmi d'autres de l'éventail de plus en plus vaste d'opportunités dans le domaine de l'investissement durable, qui constitue aujourd'hui l’approche préférée d’UBS pour investir à l'échelle mondiale.

Enfin, dans un monde où les rendements s'annoncent plus faibles, il est toujours recommandé aux investisseurs de long terme de s'intéresser aux actifs non cotés. Ces derniers permettent potentiellement de diversifier un portefeuille et d'en améliorer le rendement, tout en offrant un accès privilégié à des secteurs en plein essor.

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