Le potentiel de hausse des actions n'est pas épuisé

James Mazeau, UBS Global Wealth Management

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Les plus belles opportunités à long terme porteront sur les entreprises qui se servent de la technologie pour révolutionner d'autres secteurs.

L'incertitude quant aux perspectives à moyen terme pour l'économie et les marchés s'est atténuée grâce aux résultats encourageants quant à l'efficacité des vaccins contre le COVID-19. Autre élément rassurant: la cohabitation qui se profile aux Etats-Unis après les élections. Cela a réduit les primes de risque, fait bondir les marchés et favorisé une rotation du style «growth» (valeurs de croissance) vers le style «value» (valeurs décotées).

Depuis la présidentielle américaine, les indices S&P 500 et MSCI All Country World sont en hausse de 8,3% et 8,6% respectivement. En outre, suite à l'annonce des résultats prometteurs pour le candidat-vaccin de Pfizer/BioNTech il y a quelques jours, l'indice Russell Value a progressé de 5,6%, tandis que l'indice Russell Growth a cédé 1,3%.

Même si le président Donald Trump n'a pas formellement reconnu sa défaite, la Recherche d’UBS table toujours sur une passation de pouvoir en douceur en janvier, sur l'adoption par le Congrès d'un train de mesures budgétaires début 2021 et sur une majorité républicaine au Sénat à l'issue du deuxième tour de l'élection sénatoriale en Géorgie. 

Les annonces sur les vaccins rendent plus plausible le scénario d’UBS
 qui envisage une normalisation des activités sociales au premier semestre 2021.

Par ailleurs, même s'il subsiste des questions quant au déploiement du vaccin contre le coronavirus, la réponse à la question importante pour les marchés vient d’être apportée. Oui, il semble bien qu’il sera bientôt possible de produire un vaccin efficace. Le rebond observé à ce jour semble donc justifié.

Scénario optimiste favorisé

Le vaccin de Pfizer et BioNTech est efficace à plus de 90%, selon les résultats de l'essai clinique de phase 3. Moderna a de son côté annoncé un taux d'efficacité de près de 95% pour son vaccin qui a en outre l'avantage de pouvoir être transporté dans des conditions de réfrigération classiques. 

Ce niveau d'efficacité élevé et meilleur que prévu suggère tout d’abord que l’on peut s'attendre à ce qu'une fois vaccinés, les individus soient moins nombreux à développer une forme grave de la maladie, ce qui dispensera les pouvoirs publics d'instaurer des restrictions. Ensuite, il devrait être possible de protéger une part plus importante de la population avec moins de doses de vaccin, ce qui améliorera l'efficacité des campagnes de vaccination. 

Ces annonces rendent dès lors plus plausible le scénario optimiste de la Recherche d’UBS, qui envisage une normalisation des activités sociales au premier semestre 2021.

La cohabitation est une bonne chose

Les marchés ont rapidement salué la perspective d'un partage du pouvoir entre le président Joe Biden et un Sénat à majorité républicaine. En effet, une politique étrangère plus prévisible conjuguée au probable statu quo en matière de fiscalité implique une moindre incertitude et des bénéfices plus élevés. 

Les secteurs les plus intéressants sont probablement ceux qui ont
un potentiel de «rattrapage» grâce au déploiement des vaccins.

A court terme, le principal inconvénient potentiel pour les marchés réside dans l'équilibre des forces au Congrès, qui pourrait compliquer l'adoption de mesures de relance budgétaire. Mais là encore, l’optimisme est de mise. Le scénario de référence de la Recherche d’UBS envisage tout de même un nouveau train de mesures de l'ordre de 500 à 1’000 milliards de dollars (soit 2,5 à 5,0% du PIB des Etats-Unis).

Le rattrapage de certains secteurs

Les actions mondiales ont certainement encore un potentiel de hausse et la Recherche d’UBS est toujours encline à prendre des risques. Le rebond des bénéfices des entreprises est plus vif que prévu, les principales banques centrales ont assoupli leur politique monétaire le mois dernier et la politique budgétaire devrait rester accommodante. Cela implique un potentiel de hausse de 6% pour le S&P 500, de 5% pour l'Euro Stoxx 50 et de 7% pour le MSCI Emerging Markets d'ici à juin 2021. 

Les secteurs les plus intéressants sont probablement ceux qui ont un potentiel de «rattrapage» grâce au déploiement des vaccins qui est de nature à faciliter la reprise économique. Les petites et moyennes capitalisations, les valeurs internationales de l'industrie et de la consommation discrétionnaire, ainsi que les valeurs financières américaines sont celles qui présentent le meilleur potentiel. En Asie, on peut parier sur le rattrapage des valeurs cycliques en investissant dans les fabricants de semi-conducteurs et dans les valeurs financières du sud-est asiatique.

Privilégier le long terme

En dehors du positionnement dans l'optique d'une rotation au profit des valeurs cycliques, il convient aussi que les investisseurs fassent abstraction de l'incertitude résiduelle (au sujet des élections aux Etats-Unis, des vaccins ou de la valorisation des marchés) afin de constituer une exposition à long terme. 

Les plus belles opportunités à long terme porteront sur les entreprises qui se servent de la technologie pour révolutionner d'autres secteurs, comme les technologies vertes («greentech»), financières («fintech») ou médicales («healthtech») et sur le déploiement de la 5G à l'échelle mondiale. 

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