Il n’y a pas de relation directe entre le nombre d’IPO et la performance des fonds de private equity

Yves Hulmann

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A l’occasion de l’ouverture d’un nouveau bureau à Zurich de HarbourVest, Simon Jennings, son directeur, fait le point sur les perspectives pour les marchés privés.

Avec l’ouverture d’un nouveau bureau à Zurich annoncée fin juin, HarbourVest, un gestionnaire d’actifs mondial et indépendant spécialisé dans les marchés privés, dispose désormais de sa cinquième antenne dans la région Europe, Moyen-Orient et Asie (EMEA). L’occasion pour Simon Jennings, le directeur du nouveau bureau zurichois, de souligner que HarbourVest est déjà présent sur le marché suisse depuis plus de 40 ans. 

Globalement, les actifs gérés par la société, qui s’élèvent à plus de 125 milliards de dollars, se répartissent principalement entre les Etats-Unis (entre 60 et 65%) et l’Europe (environ 35%), le reste étant alloué à l’Asie.

Une offre complète dans le domaine des marchés privés

HarbourVest est actif aussi bien dans le domaine du capital-investissement (private equity), du crédit que des infrastructures. «Notre approche consiste à offrir une gamme complète de solutions d’investissement en lien avec les marchés privés», résume Simon Jennings. Dans le capital-investissement proprement dit, la plateforme de HarbourVest permet d’accéder à la fois à des fonds primaires, à des transactions secondaires ou de participer à des investissements joints directs (co-investissements). Simon Jennings souligne que ces co-investissements portent sur une large variété d’investissements qui portent en grande partie sur des sociétés déjà très mûres. «Les placements dans le capital-risque (venture capital) proprement dit ne concernent qu’une toute petite partie du capital-investissement», met-il en perspective. S’y ajoute le segment des infrastructures et des crédits privés. Au final, HarbourVest offre donc accès à divers types de placements dans les marchés privés, à l’exception des secteurs de l’immobilier et des hedge funds.

«Vous avez beaucoup plus d’options avec les marchés privés qu’avec les marchés publics.»

Pour l’expert, un des avantages de pouvoir offrir une gamme élargie de solutions dans les placements est que cela permet de répondre aux attentes spécifiques des investisseurs, par exemple s’ils privilégient le rendement ou les gains en capitaux. «Dans le cas du capital-investissement, les stratégies sont axées sur les gains en capitaux, car il n’y a que très peu de dividendes qui sont versés. Dans le domaine des infrastructures, c’est au contraire la régularité des rendements versés qui attire des investisseurs», cite-t-il à titre d’exemple.

Beaucoup d’institutionnels n’ont encore qu’une exposition très faible dans les marchés privés

Que recherchent avant tout les investisseurs actuellement dans le domaine des marchés privés – davantage de rendement ou moins de risques? «L’attitude des investisseurs change peu au fil du temps. Les investisseurs recherchent des gérants établis avec un track-record démontré afin d’obtenir des rendements stables sur la durée», résume-t-il.

«Beaucoup d’investisseurs institutionnels n’ont qu’encore qu’une exposition très faible aux marchés privés, voire pas du tout», constate Simon Jennings. Or, souligne-t-il, les marchés privés offrent le plus grand choix possible d’investissements dans toutes sortes de domaine, qu’il s’agisse de petites, moyennes ou grandes sociétés et cela dans tous les secteurs d’activité. «Vous avez beaucoup plus d’options avec les marchés privés qu’avec les marchés publics», souligne-t-il.

L’illiquidité n’est pas en soi un risque

Quant à l’aspect de l’illiquidité des placements dans les marchés privés, comparé aux placements dans des titres cotés, Simon Jennings observe que la plupart des investisseurs institutionnels n’ont pas besoin de disposer de liquidité à tous moments. «L’illiquidité n’est pas un risque, c’est juste une caractéristique des placements dans les marchés privés», nuance-t-il. La plupart des investisseurs n’ont besoin de liquidités que pour une faible part de leur portefeuille. De plus, il observe que beaucoup de caisses de pension en Suisse allouent seulement environ 5% de leurs actifs à des placements dans les marchés privés, c’est beaucoup moins que certaines fondations américaines qui placent souvent entre 20 et 25% de leur portefeuille dans ce domaine.

L’IPO n’est qu’une possibilité d’exit parmi d’autres

La relative rareté du nombre des entrées en bourse (IPO) au cours de ces dernières années ne limite-t-elle pas les possibilités pour certains fonds de capital-investissement de pouvoir sortir de leurs positions? «Il n’y a pas de relation directe entre le nombre d’IPO qui ont lieu sur le marché et la performance des fonds de private equity. L’IPO n’est qu’une seule possibilité d’exit parmi d’autres. Il existe toutes sortes d’autres «routes» pour revendre une participation dans une société, que ce soit en la revendant à une société privée ou dans le cadre de transactions secondaires», illustre Simon Jennings. 

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