En attendant le plan de relance

Nitesh Shah & Mobeen Tahir, WisdomTree

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Le mois de septembre aura été défavorable aux matières premières, à l’exception des produits agricoles. La faiblesse du dollar favorise l’or.

Les bonnes fées qui ont permis aux matières premières de réaliser leurs meilleures performances mensuelles depuis quatre ans en août dernier paraissent avoir cessé leur activité en septembre. A l’instar des marchés actions qui ont fortement baissé, la plupart des matières premières et en particulier les métaux précieux, les métaux industriels et l’énergie ont subi des reculs de leurs cours.

La remontée des cours des actifs à risques, dont les matières premières cycliques, dépendra des nouvelles mesures de relance budgétaire aux Etats-Unis. Ces dernières devraient en effet permettre d’apaiser les inquiétudes quant aux résultats de l’élection présidentielle ainsi qu’à l’arrivée d’une deuxième vague de coronavirus.

Dans le secteur des matières premières, la diversification peut s’avérer
très intéressante pour les investisseurs qui ont une orientation stratégique.

Dans le roman de George Orwell intitulé «La Ferme des animaux», les porcs qui contrôlent le gouvernement proclament que tous les animaux sont égaux, mais que certains le sont davantage que d'autres. La situation des matières premières est similaire: le secteur du «porc maigre» s’est non seulement distingué par des performances positives durant un mois de septembre généralement difficile pour les matières premières, mais de plus son cours a progressé de 32,5%. D’autres matières premières agricoles telles que le sucre et le maïs ont également enregistré de fortes hausses.

Ces évolutions divergentes au sein du secteur des matières premières sont très instructives. Elles montrent tout d’abord que l’évolution du cours d’une matière première dépend fortement de ses caractéristiques propres: par exemple, la grippe porcine en Allemagne aura un impact sur le cours du porc maigre, mais son influence sur celui du nickel sera quasi nulle. Ces divergences démontrent aussi que dans le secteur des matières premières, la diversification peut s’avérer très intéressante pour les investisseurs qui ont une orientation stratégique.

La faiblesse du dollar devrait agir comme stimulant
des cours de l'or et de l'argent au cours de l’année à venir.

L’appréciation passagère du dollar le mois dernier a également influencé les cours des matières premières. Elle a pesé sur les cours de l’or et de l’argent qui avaient connu une forte hausse durant les huit premiers mois de l’année. Cependant, cette embellie n’a pas suffi à renforcer durablement le billet vert qui reste déprimé en raison de la politique monétaire très accommodante de la Fed. 

Les perspectives d’inflation étant à la hausse, la faiblesse du dollar devrait agir comme stimulant des cours de l'or et de l'argent au cours de l’année à venir. Reste à savoir ce qui pourrait servir de catalyseur à une hausse des matières premières cycliques.

Un élément susceptible de faire reculer l’aversion au risque serait l’annonce de résultats économiques positifs au troisième trimestre en Chine, en Europe et aux Etats-Unis, du moins avant que la relance budgétaire américaine ne se concrétise. L’attention des investisseurs se focalisera ensuite sur l’élection présidentielle américaine dont le résultat pourrait influencer les relations commerciales entre les Etats-Unis et la Chine. Si d’un côté, l'escalade des tensions au niveau des échanges commerciaux pourrait accroître la demande de valeurs refuges telles que l'or et l'argent, de l’autre elle pourrait s’avérer défavorable pour l’évolution des cours des produits agricoles et des métaux industriels.

Les récents sondages concernant l’élection présidentielle semblent pencher en faveur des démocrates, mais s’il est une chose que nous avons apprise des élections passées, c'est qu’il ne faut pas négliger l’éventualité d’une surprise.

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