Différences de croissance du PIB US et européen – Check conjoncturel de Raiffeisen

Raiffeisen Economic Research

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Alors que l’on s’attend à une normalisation moins étendue du côté de la banque centrale américaine, la probabilité d’une intervention plus rapide de la BCE a augmenté.

La conjoncture américaine ronronne. En Europe, en revanche, le moteur conjoncturel ne cesse de tousser. En raison de la reprise encore retardée, nous nous attendons nous aussi, pour l’année prochaine, à une croissance assez basse du PIB dans la zone euro de 1%. L’écart de croissance fait diverger les attentes relatives aux taux d’intérêt. Alors que l’on s’attend à une normalisation moins étendue du côté de la banque centrale américaine, la probabilité d’une intervention plus rapide de la BCE a augmenté. Une raison de plus aussi pour la BNS de continuer à baisser plus d’une fois les taux d’intérêt.


Pour ce qui est de la croissance, les Etats-Unis laissent l’Europe loin derrière. L’augmentation à nouveau supérieure à la moyenne du PIB américain au troisième trimestre a confirmé cet écart. Cependant, il existe aussi des économies très dynamiques de ce côté-ci de l’Atlantique. Depuis quelque temps, l’Espagne sort du lot parmi les plus grands pays de la zone euro. Pour le quatrième Etat membre le plus important, une croissance du PIB de 2,8%, soit légèrement supérieure à celle des Etats-Unis, est même attendue cette année.

Pendant la pandémie, le gouvernement espagnol a ordonné des mesures plus strictes et plus longues que la plupart des autres pays. Cela a aggravé la récession économique et freiné la reprise au départ. Dans ce contexte, le retour différé des touristes étrangers a joué un rôle important. Alors que par exemple le tourisme suisse, de même que le tourisme italien dépendent moins fortement d’hôtes étrangers du fait que ceux-ci comptent pour environ 50% des nuitées, le pourcentage en Espagne se situe à environ deux tiers.  

En Suisse, le niveau des nuitées d’avant la pandémie a déjà été en partie retrouvé durant la saison d’hiver 2021-2022. Dans le Sud de l’Europe en revanche, cela a pris beaucoup plus de temps. Depuis, l’Espagne a cependant de nouveau vu affluer les touristes, même en plus grand nombre. En Suisse, le tourisme progresse convenablement surtout grâce au nombre accru de citoyens américains au fort pouvoir d’achat et aux effets de rattrapage venant d’Asie. En Espagne, l’augmentation des nuitées, qui avoisine les 4%, a cependant presque doublé par rapport à l’année précédente depuis le début de l’année. Et la chasse aux records s’est jusqu’ici poursuivie.  

La situation exceptionnelle de l’Espagne est cependant aussi soutenue par une robuste dynamique dans d’autres branches de services, conjuguée à une forte immigration. Cela permet de limiter la pénurie de main d’œuvre sur le marché du travail plus fortement que dans les autres pays européens et augmente l’attractivité pour des investissements, qui profitent en outre d’importantes aides du programme de reconstruction de l’UE. La croissance élevée de la population relativise certes quelque peu l’histoire à succès. Il n’en reste pas moins que les perspectives de croissance pour l’Espagne sont clairement plus positives que pour l’Allemagne, la France ou l’Italie.

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