Commentaire hebdomadaire de Raiffeisen

Raiffeisen Suisse CIO Office

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Donald Trump a contracté le coronavirus. Bien que les marchés des actions se montrent insensibles à la nouvelle, les investisseurs restent néanmoins inquiets.

«Mr. President» a le coronavirus – la Bourse ne s’en soucie guère. La Bourse se voit confrontée avec un facteur supplémentaire d’incertitude: à savoir que Donald Trump a contracté le coronavirus. La volatilité sur les marchés des actions a augmenté en conséquence. Ainsi, le VIX, le «baromètre de la peur» mesurant l’ampleur des fluctuations du marché, a récemment atteint 28 points. Les investisseurs se sont donc à nouveaurués sur l’or, en tant que valeur refuge sure. Le métal précieux, bien que dépassant la barre psychologique importante de 1900 dollars l’once en début de semaine, n’est pas parvenu à consolider cette percée. Tout le monde espérait que le président Trump allait guérir rapidement du COVID-19, lorsqu’il avait salué les fidèles depuis son SUV dans la nuit de dimanche à lundi, et que les médecins exprimaient un optimisme prudent. Le fait que D. Trump était de retour à la Maison Blanche mardi et que le vaccin contre le coronavirus de l’entreprise allemande Biontech entrait en phase d'homologation n'a pas apporté d'impulsions positives, mais plutôt déclenché des prises de bénéfices sur les marchés des actions ainsi qu’un shift des secteurs, passant de valeurs défensives à des valeurs cycliques. Un début de semaine réjouissant a laissé place à une phase de consolidation, renforcée par la fin provisoire des négociations liées à un nouveau plan d’aide économique aux USA. L’incertitude sur les marchés devrait augmenter ces prochaines semaines, au vu de la pandémie du COVID, des prochaines élections présidentielles US, de la menace du Brexit sans accord de libre-échange, et de la saisonnalité. L’or dispose, à nos yeux, d’un potentiel de cours de 2000 dollars l’once. C’est pourquoi,nous conservons une forte surpondération de cette catégorie de placement dans notre portefeuille.

L’optimisme ne suffit pas – Ems-Chemie baisse son dividende. Avec 1,30 milliard de francs cette année, le groupe chimique grisonnais Ems a réalisé un chiffre d’affaires moins important qu’àl’exercice précédent, en raison, notamment, du franc fort, et du contexte économique trouble dans son ensemble. Le troisième trimestre a néanmoins su endiguer la baisse du premier semestre, ce qui permet d’être un peu optimiste, mais prudent. Le chiffre d’affaires trimestriel de 451 millions de francs a donc baissé de 8,7%, corrigé des variations de change, contre 22% en milieu d’année. Par ailleurs, Ems annonce une nette amélioration des commandes, mais continue de se montrer inquiet de la fragilité de l’automobile, branche qui contribue à plus de 60% de son chiffre d’affaires. Le secteur ne semble guère pouvoir se reprendre à l’heure actuelle, trop affaibli par la pandémie et des problèmes structurels. Pour 2020, Ems table sur un résultat d’exploitation nettement plus faible qu’à l’exercice précédent. Les actionnaires seront bien déçus de voir le dividende baisser en conséquence - après tout, ils avaient reçu 20 francs par action lors de l’exercice précédent.

La vague de consolidations se poursuit sur la place bancaire suisse. L’industrie financière souffre du contexte de taux durablement bas. De nombreuses banques de renom ont disparu du paysage ces dernières années, à l’image deam Bellevue, Sallfort, La Roche, Leu, pour n’en citer que quelques-unes. La Banque Reyl à Genève passe à son tour ende nouvelles mains. Certes, Fideuram Intesa Sanpaolo Private Banking, la filiale de banques privées de la grande banque italienne Intesa Sanpaolo, reprend 69% du groupe,mais a décidé de maintenir la marque Reyl, ainsi que toutesses succursales, assurant ainsi sa pérennité. En revanche, la filiale suisse d’Intesa Sanpaolo disparaîtrapour de bon.

Graphique de la semaine

Le géant pharmaceutique allemand Bayer – notamment connupour l’aspirine – souffre du scandale du glyphosate dans lequel sa filiale Monsanto est impliquée. Des milliards d’économies ont été annoncées, une prochaine suppression d’emplois n’est pas à exclure. Par la suite le cours des actions Bayer a chuté à son plus bas niveau depuis neuf ans. Depuis le début de l’année, il a perdu près de 36% de sa valeur, et quasiment 70% par rapport à son plus haut niveau en avril 2015.

GROS PLAN

Fermeture probable du domaine de ski olympique. Le double site olympique de ski Axamer Lizum près d’Innsbruck a demandé à être temporairement libéré de son obligation d’exploitation, en raison de la crise sanitaire actuelle. Les remontées mécaniques seraient donc toutes à l’arrêt, au cas où les autorités approuvaient cette demande, Axamer Lizum étant ainsi le premier grand domaine skiable d’Europe qui resterait fermé en raison de la pandémie.

LE PROGRAMME

Prévisions conjoncturelles Suisse. Le Secrétariat d’Etat à l’économie (SECO) présentera ses prévisions actualisées de la croissance pour 2020 le 12 octobre prochain.

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