Commentaire hebdomadaire de Raiffeisen

Raiffeisen Suisse CIO Office

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La volatilité est de retour sur les marchés. La raison principale en est le coronavirus qui continue à se propager à toute allure.

Le coronavirus est arrivé en Suisse. Ce n’était qu’une question de temps. Il fallait s’y attendre que la Suisse n’allait pas être épargnéepar le COVID-19, appellation officielle du coronavirus qui se propage depuis la Chine dans le monde entier. En effet, un virus ne connaît pas de frontières, surtout lorsqu’il se transmet facilement. Selon les données officielles, près de 84’000 personnes ont été infectées à ce jour et le nombre de décès approche la barre des 3000 personnes, ce qui présente, dans chacun des cas, une tragédie et un drame. Mais ces chiffres se relativisent en quelque sorte si on les remet dans le contexte des statistiques. La population mondiale étant de 7,7 milliards, le pourcentage de personnes infectées représente à peine 0,0011%. Même si le nombre réel de personnes infectées était supérieur au chiffre officiel, ce pourcentage reste encore infinitésimal. Par ailleurs, le taux de mortalité de 3,5% n’est pas encore dramatique à l’heure actuelle. Même dans le cas invraisemblable que quelqu’un soit contaminé par le coronavirus, la probabilité de survie est de 96,5%. Parmi les victimes figurent tout de même bon nombre de personnes âgées (de plus de 80 ans) déjà malades en amont.

Aucune raison de paniquer. D’un point de vue sanitaire, même si la situation en soi demeure préoccupante. Toujours est-il qu’en ce moment, ce sont plutôt les répercussions économiques de cette pandémie qui sont bien plus drastiques. L’économie chinoise est de fait à terre depuis des semaines et un net ralentissement de la croissance se dessine au premier trimestre. D’une part, la production industrielle mondiale est touchée suite à l’interruption des chaînes d’approvisionnement. D’autre part, c’est le moral des consommateurs qui est plus fortement impacté et de ce fait aussi la consommation. Les ventes de voitures en Chine se sont effondrées de rien de moins que 92% en février, par exemple. On constate des baisses similaires dans la vente de biens de consommation et de luxe. Même en Europe, les signes de ralentissement se font de plus en plus sentir: bon nombre d’entreprises ont déjà revu à la baisse leurs prévisions pour l’année en cours. Et les marchés des actions ont réagi, eux aussi: des pertes de cours notables se sont produites ces derniers jours. Le Swiss Performance Index, par exemple, a perdu environ 8% de sa valeur la semaine passée et sa performance annuelle se situe désormais à -4,5%.

La diversification reste essentielle. Nous avons anticipé cette évolution chez Raiffeisen et réduit la quote-part en actions fin janvier. A notre avis, le potentiel de baisse à court terme est encore de l’ordre de 2 à 3%. Par la suite, les effets du coronavirus devraient plus ou moins «s’intégrer aux cours». Les récentes évolutions ont fini par montrer, une fois de plus, à quel point il est essentiel d’être largement diversifié. En effet, de nombreuses catégories de placement ont enregistré une évolution très positive depuis le début de l’année: calculé en francs suisses, le prix de l’or a augmenté de 8,5% et les obligations CHF ont permis aux investisseurs de gagner riens de moins que 2%. La raison en est le nouveau recul notable des taux d’intérêt. Les placements immobiliers ont également pu bénéficier des faibles taux. L’indice de tous les fonds immobiliers cotés en Suisse se situe environ 6% au-dessus de son niveau de début d’année. En effet, les turbulences actuelles des cours n’ont pas grand-chose d’inquiétant si l’on n’est pas investi exclusivement dansles actions ou uniquement dans quelques titres isolés. En dépit de l’impact actuel du coronavirus, il vaut mieux rester fidèle à la stratégie de placement adoptée et axée sur le long terme. Dans la rétrospective, le COVID-19 sera sans doute un épisode bien moins dramatique que ce qu’il sembleêtre à l’heure actuelle.

Graphique de la semaine

Les concessionnaires automobiles sont restés fermés et les clients, chez eux – pas étonnant donc que les ventes de voitures se soient littéralement effondrées de 92% lors de la première moitié de février. Bien que Geely, le fabricant chinois de voitures, offre désormais un service «sans contact» qui permet de passer commande en ligne et une livraison directement à la maison, le succès escompté reste mitigé. En ce moment, le commun des chinois a d’autres soucis que de s’acheter une nouvelle voiture.

GROS PLAN

Une année 2019 forte. Le Groupe Raiffeisen dresse un bilan et rapporte un exercice 2019 très réussi. Le bénéfice du Groupe a augmenté de 294 millions à 835 millions de francs.

LE PROGRAMME

«Super Tuesday». Les primaires auront lieu dans 14 Etats fédéraux américains le 3 mars. Surtout la Californie et le Texas seront au gros plan. La semaine prochaine, la palette des candidats chez les démocrates diminuera donc encore, mais ce ne sera qu’en juillet que nous saurons qui finira par défier Donald Trump. Le suspens reste entier.

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