Commentaire hebdomadaire de Raiffeisen

Raiffeisen Suisse CIO Office

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Les tarifs douaniers restent un sujet de prédilection de Donald Trump, même à l’approche de Noël, et ont donc une incidence sur le marché.

Trump en pleine forme. La semaine boursière qui vient de se terminer a annoncé la dernière ligne droite de décembre sur les marchés financiers. Les investisseurs n’ont cependant pas pu récolter les fruits ces derniers jours – l’ayant probablement déjà fait en octobre et novembre. Au contraire, la volatilité est de retour, et Donald Trump en pleine forme. En effet, le président US n’a fait preuve d’aucune indulgence avant Noël, bien au contraire: il pleut des tarifs douaniers sur les amis et des menaces sur les ennemis.

Ainsi, le Brésil et l’Argentine doivent par exemple désormais composer avec des tarifs sur l’acier et l’aluminium,après en avoir été exemptés, l’an passé (les tarifs s’élevant à 25%, voire à 10% à l’époque). Lundi, Trump avait justifié sa volte-face, en expliquant - comme souvent sur Twitter, son canal personnel - que les monnaies des deux partenaires commerciaux étaient fortement dévaluées – à tort, selon lui – tout en ignorant délibérément le fait que leur cause est probablement due à des problèmes économiques nationaux et que la banque centrale argentine fait tout ce qu’elle peut pour combattre la faiblesse du peso. Le lendemain, Trump s’était tourné vers un autre «problème», à savoir la taxe digitale française, touchant presque uniquement les entreprises de la Silicon Valley californienne, ce qu’il perçoit d’un bien mauvais œil. Trump entend la contrer par des tarifs douaniers allant jusqu’à 100% sur des produits français, tels que le vin et le fromage, pour un montant total de 2,4 milliards de dollars US.

Enfin, la Chine – le principal adversaire des USA – en a également eu pour son grade pendant la semaine. Trump a laissé entendre qu’il serait préférable d’attendre l’an prochain,probablement même après les élections présidentielles de novembre, pour conclure un accord. En effet, le président se sent encouragé dans sa démarche, notamment par le marché des actions, qui aurait, selon lui, augmenté de 20% depuis l’annonce des tarifs douaniers en mars de l’an passé. Les USA en profiteraient ainsi largement. En revanche, Trump qualifiait le plongeon boursier en début de semaine de «bagatelle». L’avenir nous dira combien de temps son interprétation sera juste, si les fluctuations se poursuivent ces prochains jours. Les participants au marché se concentrent désormais sur le 15 décembre, où d’autres tarifs douaniers devront entrer en vigueur sur les produits chinois. Si Trump maintient sa forme, et en cas de nouveaux tarifs douaniers, même les investisseurs faisant preuve d’une longue haleine risquent de perdre espoir que le fastidieux conflit commercial arrivera à son terme.

Le cours de l’or en phase de consolidation. Le cours de l’or a bénéficié de la hausse des marges de fluctuation sur les marchés des actions et réussi à augmenter légèrement cette semaine. Le métal jaune avait reculé d’environ 100 dollars, depuis le début septembre, or, il ne s’agit «que» d’une consolidation de la tendance haussière, si l’on observe la situation avec du recul. Si le cours de l’or arrivait à surmonter durablement la tendance baissière à court terme, qui se situe actuellement à environ 1500 dollars US l’once, il pourrait même continuer d’augmenter. Au regard de la prochaineannée de placement, l’or est en tous les cas une partie essentielle d’un portefeuille bien diversifié et l’une des rares alternatives de placement à l’heure actuelle, sachant que les marchés des actions sont fortement valorisés et que ceux des obligationsne génèrent aucun rendement. En effet, le métal précieux profite également d’un vent favorable, d’un point de vue des fondamentaux, contrairement à d’autres catégories de placement. Certes, il n’y a aucune trace d’une inflation,or, selon nos prévisions, les taux d’intérêt à court terme devraient rester à leur niveau actuel pendant encore longtemps, du moins ces 18 prochains mois. Les coûts d’opportunité pour la détention d’or restent donc faibles.

Graphique de la semaine

Les marchés des actions ont subi une première grande déception dans leur rallye de fin d’année. En effet, les investisseurs commencent à se rendre à l’évidence qu’il n’y aura même pas de mini «deal» dans le conflit commercial cette année. Les spéculateurs sur les bourses des pari s’en sont déjà rendu compte en novembre dernier et ont successivement escompté la probabilité d’une rencontre Trump et Xi.

GROS PLAN

Les Américains dans la frénésie du shopping. Le grand week-end de shopping aux USA a entraîné de nouveaux chiffres record. Entre Thanksgi-ving et «Cyber Monday», près de 190 millions de consommateurs américains (+14% par rapport à 2018) sont partis à la chasse aux cadeaux de Noël et ont dépensé en moyenne environ 362 dollars US (+16%).

LE PROGRAMME

Elections en Grande-Bretagne. Les Britanniques doivent, respectivement peuvent, aller à nouveau voter en hiver pour la première fois en 45 ans.Selon de récents sondages, la probabilité d’une victoire des conservateurs est élevée. La question de savoir s’il n’y aura pas un autre «hung parliament» sera tranchée le 12 décembre.

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