Commentaire hebdomadaire de Raiffeisen

Raiffeisen Suisse CIO Office

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Au vu de la faible inflation, la BNS abaisse encore son taux directeur alors que la bourse technologique Nasdaq atteint un nouveau record malgré la politique monétaire restrictive aux Etats-Unis.

La BNS procède à une nouvelle baisse

Selon la Banque nationale suisse (BNS), les prix sont actuellement stables en Suisse. En effet, l’économie demeure solide avec le franc tendant à se renforcer de nouveau, notamment par rapport à l’euro: à 0,95 franc environ, la monnaie helvète a gagné en attrait comme en février dernier. Les autorités monétaires suisses étaient en bonne posture avant leur réunion de jeudi et en ont profité pour abaisser de nouveau le taux directeur, passant de 1,50 à désormais 1,25%. Le Swiss Market Index (SMI) a réagi de manière légèrement positive. Au demeurant, le marché des actions s’est montré assez calme cette semaine. Du côté des entreprises, les nouvelles sont plutôt minces. La grande banque UBS veut tirer un trait sur l’affaire Greensill héritée de Credit Suisse. Elle propose aux investisseurs lésés de racheter leurs parts de fonds à 90% de la valeur nette d’inventaire (VNI). Dans le même temps, l’autorité de surveillance des marchés financiers (Finma) renonce à imposer des obligations en matière de droit de la concurrence suite à l’acquisition de CS. En raison du repli de l’industrie automobile, Komax a lancé un avertissement sur ses bénéfices cette année. Pour réduire ses coûts, l’entreprise industrielle met son personnel au chômage partiel sur les sites de Dierikon et Cham, mesure mal accueillie à la Bourse. En revanche, Klingelnberg, le constructeur de machines, a augmenté son bénéfice opérationnel de plus de 5% en 2023–2024 et les actionnaires pourront donc se réjouir d’un dividende de CHF 0,50 par action, contre 0,40 l’exercice précédent.

Attention à la faible ampleur du marché! 

Le Nasdaq, la bourse technologique américaine, a atteint un nouveau record absolu. Depuis le début de l’année, elle cote ainsi près de 20% de plus, mais cette hausse est portée par un nombre davantage restreint de titres. En premier lieu, le spécialiste des semi-conducteurs Nvidia qui, avec une capitalisation boursière de plus d’USD 3,3 mille milliards, a détrôné Microsoft ces jours-ci en tant qu’entreprise la plus valorisée du monde. Par le passé, une baisse de l’ampleur du marché était souvent le signe avant-coureur d’une correction. Partant, les investisseurs devraient faire preuve de prudence face aux incertitudes monétaires et géopolitiques ainsi qu’à l’été boursier, souvent plus faible sur le plan saisonnier. De plus, l’économie américaine accumule les coups de frein en raison des taux d’intérêt élevés. Ainsi, le chiffre d’affaires du commerce de détail en mai (+0,1%) a clairement manqué les attentes du marché (+0,3%).

Les économistes fédéraux se montrent un peu plus optimistes

Selon le Secrétariat d’Etat à l’économie (SECO), le produit intérieur brut (PIB) de la Suisse augmentera de 1,2% en 2024, contre 1,1% lors de la dernière estimation en mars. La reprise progressive de l’économie mondiale et la poursuite du processus de désinflation donneront du vent en poupe à la conjoncture helvète. Malgré cette révision, la croissance demeure inférieure à la moyenne. Pour 2025, le SECO s’attend toujours à une hausse de 1,7%.

L’inflation britannique continue de fléchir

En mai, le renchérissement en Grande-Bretagne a baissé, passant de 2,3 à 2,0%, son niveau le plus bas depuis bien deux ans. L’inflation sous-jacente, hors prix particulièrement volatils comme ceux de l’énergie et de l’alimentation, a elle aussi baissé, mais avec 3,5%, elle dépasse clairement l’objectif de la Bank of England (BoE). La poursuite du processus de désinflation n’a pas pour autant incité les autorités monétaires jeudi d’inverser les taux d’intérêt afin de soutenir l’économie vacillante. Le taux directeur demeure donc à 5,25%.

Le marché immobilier chinois reste tendu

De janvier à mai, les investissements immobiliers en Chine ont baissé de 10,1% en glissement annuel. Les ventes de biens immobiliers par surface, le nombre de nouvelles constructions et les fonds levés par les promoteurs ont également diminué, une mauvaise nouvelle donc pour l’économie de l’Empire du Milieu car ce marché représente un bon quart du PIB. Le gouvernement a de ce fait annoncé de nouvelles mesures pour réduire le parc immobilier et stimuler la demande en matière de logements.

Graphique de la semaine

La Bourse de Paris n’avait pas vu venir le résultat des élections européennes et la dissolution de l’Assemblée nationale française annoncée dans la foulée. En l’espace de quelques jours, l’indice de référence CAC 40 a quasiment effacé sa performance annuelle. De nombreux investisseurs craignent que le virage à droite de la France ne se poursuive lors des nouvelles élections prévues les 30 juin et 7 juillet. Néanmoins, le CAC 40 devrait s’être emballé à la baisse. Car il est bien connu que les bourses politiques ont les jambes courtes.

GROS PLAN

Accord monétaire Suisse–Liechtenstein

Depuis 1924, la Principauté se sert du franc suisse comme moyen de paiement. Un traité monétaire officiel avec la Suisse n’a toutefois été signé que des décennies plus tard: le 19 juin 1980.

LE PROGRAMME

Inflation aux Etats-Unis

Déterminante pour la politique monétaire de la Réserve fédérale américaine, l’évolution des prix concernant les dépenses de consommation personnelles aux Etats-Unis (PCE Deflator) sera publiée vendredi prochain.

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