Commentaire hebdomadaire de Raiffeisen

Raiffeisen Suisse CIO Office

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Les bourses américaines poursuivent leur course aux records bien que la politique monétaire américaine reste restrictive plus longtemps et freine la conjoncture.

Les actions technologiques manquent au SMI

Alors que le Swiss Market Index (SMI) a manqué d’impulsions cette semaine, l’indice phare américain S&P 500 a atteint un niveau historique, porté par le secteur technologique. Outre le poids lourd Apple, l’entreprise de logiciels Oracle a également marqué des points grâce à des perspectives optimistes. Les actions des entreprises suisses VAT et Comet ont également profité de cette situation. Les valeurs du groupe industriel ABB, qui ont pris la tête du SMI avec une performance de 38% depuis le début de l’année, ont également le vent en poupe. Le groupe industriel Sulzer, qui a relevé ses objectifs de croissance et de marge, s’est fait remarquer de manière positive. Toutefois, avec une hausse de plus de 40% cette année, les titres ont déjà intégré un certain nombre d’informations aux cours.

Politique monétaire américaine restrictive

«Plus longtemps à un niveau élevé» est une fois de plus le mot d’ordre de la Réserve fédérale américaine (Fed) en ce qui concerne les taux d’intérêt. Comme prévu, elle n’a pas resserré la vis des taux d’intérêt cette semaine, mais a en revanche revu ses prévisions. Désormais, elle n’envisage plus qu’une baisse de taux d’ici la fin de l’année. En mars, elle prévoyait encore trois ajustements de taux. Bien que cela soit équivalent à une politique monétaire durablement restrictive et que cela exerce un effet de frein sur l’économie, les bourses n’ont pas réagi. Cela s’explique aussi par le fait que le taux d’inflation aux Etats-Unis a baissé de 3,4% à 3,3% en mai par rapport au même mois de l’année précédente, ce qui a légèrement surpris le marché de manière positive. Néanmoins, les valeurs sont encore trop élevées pour justifier une baisse prochaine des taux d’intérêt.

Les actions Apple très demandées

L’action du groupe technologique américain Apple a atteint un niveau record au cours de la semaine. La société pèse ainsi plus de 3’000 milliards de dollars de capitalisation boursière. Mieux encore: elle a même détrôné Microsoft en tant qu’entreprise la plus chère du monde. On ne l’aurait pas cru après le premier jour de la conférence des développeurs d’Apple (Worldwide Developers Conference), car les attentes élevées des investisseurs en matière d’intelligence artificielle (IA) ne semblaient pas satisfaites. La stratégie a été qualifiée de pas dans la bonne direction, mais n’est pas jugée révolutionnaire. Ce n’est pas étonnant, car jusqu’à présent, Apple a toujours hésité à utiliser l’IA qui, selon l’entreprise, n’apporte pas de réelle valeur ajoutée. Le fait que les titres se soient envolés par la suite s’explique par le fait que seule une petite partie des produits Apple en circulation peut utiliser les nouvelles fonctionnalités. Les analystes s’attendent maintenant à une vague d’achats de remplacement.

Des droits de douane punitifs contre les voitures électriques chinoises

La Commission européenne veut imposer des droits de douane punitifs allant de 17,4% à 38,1% aux voitures électriques chinoises à partir de juillet. Cette mesure est justifiée par le fait que les voitures électriques chinoises sont fortement subventionnées et faussent ainsi la concurrence au sein de l’UE. Les Etats-Unis avaient récemment décidé de prendre des mesures similaires. Les avis sont partagés à ce sujet. Alors que la Chine contribue d’une part à financer l’électrification des transports et donc la transition énergétique en Europe, elle met en même temps l’industrie automobile mondiale sous pression par ces mesures, mettant ainsi en péril de nombreux emplois. En ce sens, l’Occident répond par ces droits de douane punitifs aux conditions déloyales de la Chine. L’avenir nous dira si la Chine réagira par des contre-mesures. Pour l’instant, elle a demandé à l’UE de reconsidérer sérieusement ses projets de droits de douane sur les voitures électriques chinoises.

56 milliards de dollars américains pour Elon Musk

Le constructeur de voitures électriques Tesla vit du culte de la personnalité de son patron Elon Musk. C’est la seule façon d’expliquer que les actionnaires aient approuvé l’enveloppe de rémunération de 56 milliards de dollars américains qui lui est destinée. Ce montant – la plus importante enveloppe de rémunération de tous les temps – sera versé au cours des dix prochaines années. Les investisseurs institutionnels et les conseillers en droit de vote s’y étaient opposés.

Graphique de la semaine

L’amour du football. Le nom du ballon officiel du championnat d’Europe de football 2024 suscite l’espoir d’une belle manifestation sportive à partir de ce soir. Depuis 1968, le ballon rond destiné à l’Euro est produit par Adidas. Le cours de l’action de l’équipementier sportif semble anticiper cette ambiance positive, puisque la valeur des titres a augmenté d’un quart depuis le début de l’année. Mais après les championnats d’Europe, les cours devraient à nouveau être au centre de l'attention à partir du 26 juillet, date du début des Jeux olympiques d’été à Paris. La valorisation de l’action est toutefois déjà sportive, avec un rapport cours/bénéfice (PER) de 56.

GROS PLAN

Des obligations attractives

L’assureur Helvetia a émis cette semaine une obligation en CHF d’une durée de 10 ans avec un taux d’intérêt de 1,95%, ce qui est supérieur à l’inflation et promet donc aussi un rendement réel positif.

LE PROGRAMME

Décision de la BNS en matière de taux d’intérêt

Le 20 juin, la Banque nationale suisse (BNS) annoncera sa décision sur les taux d’intérêt. Nous nous attendons à ce qu’elle maintienne ses taux actuels.

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