Commentaire hebdomadaire de Raiffeisen

Raiffeisen Suisse CIO Office

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Les perspectives générales sont bonnes, mais le manque d’impulsions impacte les marchés et suscite souvent des fluctuations.

De nombreux bouclements annuels sont publiés mais les impulsions font défaut. La bourse table généralement sur les nouvelles publiées dont les bonnes font remonter les cours des actions et les mauvaises les font chuter. Comme la plupart des entreprises ont déjà publié leurs résultats, les investisseurs risquent maintenant de manquer d’impulsions etles marchés sont susceptibles de s’essouffler. Cette situation ne doit pas forcément aboutir à une correction, mais on se demande si le manque d’alternatives de placement et les faibles taux suffiront pour faire tourner un marché qui se veut haussier: les valorisations des actions anticipent la reprise économique, les perspectives des entreprises restent prudentes et l’ampleurdu plan de relance est connue.

L’incertitude générale se traduit par une volatilité accrue, mesurée au VIX pour le S&P500 et au VSMI pour l’indice directeur suisse SMI. Certes, les craintes tendent à diminuer, mais elles persistent encore comparées à celles mesurées en moyenne sur le long terme ainsi qu’à celles d’avant la crise. Les fluctuations resteront donc encore élevées et la volatilité ne s’estompera qu’au moment où la pandémie sera endiguée, lorsque la plupart des entreprises pourront rouvrir leurs portes et qu’une certaine routine refera partie intégrante de notre vieau quotidien.

Les taux d’intérêt à nouveau une alternative de placement. Tout d’un coup, les choses s’accélèrent. En début d’année, les taux américains à 10 ans se situaient encore à 0,91% mais à l’heure actuelle, à 1,41%. Les placements à rémunération fixe attirent de nouveau l’attention des investisseurs, maintenant que le rendement de 1,5% du dividende de l’indice directeur américain S&P500 n’est guère plus élevé. La hausse des taux est due aux espoirs d’une reprise rapide de l’économie ainsi qu’aux nouvelles craintes inflationnistes, mais le chef de la Fed, Jerome Powell a effectivement apaisé les marchés cette semaine: il a souligné son intention de conserver la politique monétaire accommodante et a fait savoir qu’il ne s’attend pas à une hausse notable de l’inflation malgré la reprise économique.

En Suisse,les taux montent aussi, mais le rendement sans risque sur un horizon de 10 ans est encore négatif pour les investisseurs helvètes. Les taux suisses ont grimpé, passant de -0,55% à -0,27% en juste deux mois. Malgré leur rendement négatif à terme, les obligations de la Confédération restent demandées selon les récents résultats des souscriptions à hauteur de 225 millions de francs pour une duration de 10 ans et de 570 millions à 21 ans. La sécurité se monnaye.

La Grande-Bretagne vaccine à tour de bras, la livre sterling grimpe et connaît actuellement un véritable retour en force. Rien que cette année, la monnaie britannique a pris 6% environ par rapport au franc suisse. En effet, la baisse du nombre de cas d’infections, le succès des vaccinations et l’élaboration d’une marche à suivre concrète et clairement tracée pour sortir du confinement ontfait remonter le moral des investisseurs. Cette semaine, le cours de la livre sterling par rapport au franc suisse a recouvré son niveau d’avant la crise du coronavirus. Ce n’est sans doute qu’une évolution temporaire au vu de l’actuelle tendance contraire. En effet, les incertitudes autour du Brexit et de l’accord commercial consécutif avec l’Union européenne (UE) pèsent trop lourdement sur l’économie britannique. Par ailleurs, la livre sterling ne connaît à l’heure actuelle qu’une seule direction face au franc suisse: la baisse. Souvenons-nous qu’au tournant du millénaire, les Suisses devaient encore payer le double de ce qu’ils déboursent aujourd’hui pour acheter unelivre sterling.

Graphique de la semaine

Après les bouclements annuels vient le temps des dividendes. Mais avant d’être distribués, ceux-ci devront être approuvés dans les semaines à venir par les assemblées générales. Pour le Swiss Market Index (SMI), le rendement sur dividendes est actuellement de 3% environ en raison de la force des bourses. Il s’agit d’un taux historiquement bas, qui reste toutefois attractif comparé aux rendements obligataires. C’est le réassureur Swiss Re qui vient en tête avec un rendement attendu de 7%. En raison d’une perte de plus de 800 millions de francs, l’entreprise doit cependant puiser dans son capitalpour la distribution.

GROS PLAN

L’industrie soutient l’économie allemande. En février, l’indice Ifo du climat des affaires a clairement augmenté en comparaison avec les attentes des économistes. Le secteur industriel a soutenu ces perspectives.

LE PROGRAMME

Résultat de la Banque nationale suisse. Le 1er mars, la BNS publiera son bouclement annuel qui dévoilera dans quelle mesure elle est réellement intervenue sur le marché des changes et combien ses positions en actions lui ont rapporté en 2020.

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