Commentaire hebdomadaire de Raiffeisen

Raiffeisen Suisse CIO Office

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Le début d’année n’est pas marqué par de grandes déceptions au niveau des bouclements annuels.

Les actions suisses restent solides. Février a démarré sous de bons auspices. La saison de publication des résultats bat toujours son plein. Près de la moitié des entreprises du SMI ont, entretemps, publié leurs résultats sur l’exercice écoulé. Comme chaque année, Roche, Swisscom et ABB étaient sous le feu des projecteurs cette semaine. Roche n’a atteint que la fourchette inférieure des prévisions, et se tourne prudemment vers l’avenir. Cela ne l’empêche pas, pour autant, d’augmenter ses dividendes pour la 34e fois consécutive. Swisscom a également présenté un bouclement annuel solide. Le groupe séduit les investisseurs avec un dividende stable de 22 francs, soit un rendement de 4,5% au cours actuel. ABB, enfin, a surperformé en termes du chiffre d’affaires, de la marge opérationnelle et des entrées des commandes. Le dernier point plaide justement en faveur d’une poursuite de la reprise en 2021. Certes, les bilans de ces entreprises ne suscitent pas vraiment d’euphorie, mais elles n’ont pas déçu, non plus, quant à leurs résultats.

L’étranger, en revanche, est source de chiffres encourageants. Alphabet, la maison mère de Google, enregistre des résultats records, qui se traduisent par une nette hausse du cours de l’action. Malgré un bon bilan, les titres d’Amazon n’ont pas affiché la même hausse. Cela est dû à la démission de Jeff Bezos, le fondateur et CEO de longue date, qui quittera ses fonctions en cours d’année. PayPal, enfin, tout comme EBay, ont répondu aux attentes élevées des investisseurs.

Investir ne veut pas dire spéculer. GameStop, AMC, BlackBerryou Nokia: la liste d’actions dont des petits investisseurs ont propulsé les cours à des niveaux stratosphériques semble s’agrandir toujours plus. Par ailleurs, ces actions génèrent des rendements à quatre chiffres, au grand bonheur de certains investisseurs. Hélas, ceux qui ont investi dans Nestlé enregistrent une performance négative depuis le début de l’année. Quiconque songeant, à présent, à bouleverser sa stratégie de placement devrait donc respecter le principe suivant: tout actionnaire participe à une entreprise, et donc à ses succès et échecs. En général, l’achat d’actions est lié à une intention à long terme. Les joueurs se réunissant sur les médias sociaux et visant à donner une leçon d’humilité aux hedge funds suivent une toute autre règle. En effet, leur seul objectif est de propulser le cours à des niveaux stratosphériques, tant qu’il y aura un excédent de demande. Une fois que cela ne sera plus le cas, les cours commenceront à vaciller et à s’effondrer, probablement à une vitesse plus rapide que leur hausse auparavant. C’est ce qui s’était passé avec l’action GameStop, qui avait perdu 70% de sa valeur lors des deux premiers jours de négoce. Peut-être qu’alors, les actionnaires Nestlé prendront conscience de la qualité de leur investissement et se réjouiront des prochains dividendes.

Aucune raison de décoller. Les compagnies aériennes sont les plus touchées par la crise du coronavirus. Ainsi, Swiss a annoncé avoir réduit de 90% son plan de vol en février par rapport à 2019. Le trafic normal n’est pas prévu pour bientôt. De nombreuses autres compagnies aériennes subissent le même sort que la filiale de Lufthansa. Or, cette réduction souligne un autre aspect: en effet, ces coupes concernent toute la chaîne de création de valeur de l’industrie touristique, qui périclite: qu’il s’agisse de l’exploitation des aéroports, où agissent des commerçants de détail et des points de restauration; de l’hôtellerie, qui ne fonctionne que de manière fortement réduite; ou encore des domaines de ski qui se plaignent en partie des hôtels fermés, en l’absence des clients étrangers. Le coronavirus a donc laissé des traces bien profondes.

Graphique de la semaine

Les nouvelles mesures pour lutter contre la propagation du coronavirus plombent le moral du marché du travail: l’indicateur de l’emploi du Centre de recherches conjoncturelles de l'EPFZ (KOF) marque un effondrement pour le début de l’année. La reprise des deux trimestres précédents ne s’est pas poursuivie. C’est surtout les perspectives du secteur de l’hôtellerie / restauration qui se sont dégradées. Elles ont atteint leur plus bas niveau depuis l’introduction de l’indicateur, en 1989.

GROS PLAN

La fin des mesures du coronavirus. L’Isle of Man revient à la normalité après un confi-nement de 25 jours. Les pubs, écoles et magasins ont rouvert leurs portes. Des contrôles à la frontière et l’obligation de quarantaine sont censés contre-carrer le virus.

LE PROGRAMME

Dividende sous les projecteurs. Zurich présentera ses chiffres sur l’exercice écoulé le 11 février prochain.Les investisseurs s’intéresseront tout particulièrement au dividende. Le marché table sur une distribution de 20 francs,ce qui correspondrait à un rendement de 5,5%.

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