Climat: entreprises et investisseurs doivent travailler ensemble

Carola van Lamoen, Robeco

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Pour atteindre les objectifs climatiques, un véritable partenariat entre les entreprises et les investisseurs est essentiel.

Rendre le monde neutre en carbone d’ici à 2050 est considéré comme un élément essentiel pour atteindre les objectifs de l'accord de Paris, à savoir limiter le réchauffement à 2 degrés Celsius par rapport aux niveaux préindustriels, d'ici la seconde moitié de ce siècle. L'accent est principalement placé sur la réduction des émissions carbone de l'industrie pétrolière et gazière dans la transition vers des énergies renouvelables à émissions nettes nulles.

Le dialogue actionnarial fait partie du travail de collaboration entrepris avec l’initiative Climate Action 100+, qui regroupe plus de 370 investisseurs représentant plus de 35'000 milliards de dollars d’actifs sous gestion. Lancée en décembre 2017, cette coalition a identifié les 100 entreprises les plus émettrices de gaz à effet de serre, notamment les géants du secteur pétrolier et gazier.

Les initiatives comme Climate Action 100+
ont posé les fondations de partenariats inédits.

Un succès remarquable a été obtenu en décembre 2018 lorsque Shell a accepté de fixer des objectifs à court terme en matière d'émissions, y compris pour les produits usés, et, pour la première fois, de conditionner la rémunération de ses dirigeants à l'atteinte de ces objectifs. Ce dialogue actionnarial a été menée par Robeco et Church of England Pensions Board (fonds de pension de l’Église d’Angleterre).

Les initiatives comme Climate Action 100+ ont posé les fondations de partenariats inédits qui sont nécessaires dans les secteurs très émetteurs tels que l'aviation, l'automobile, le transport maritime, l'énergie et l'acier. 

Partenariats public-privé

Les investisseurs peuvent s'appuyer sur les collaborations réussies en 2019, une année marquée par trois grandes avancées. La première et la plus importante d'entre elles a été la création d'un modèle de partenariat cadre en vue de mener des changements ambitieux, comme le montrent les succès obtenus collectivement par Climate Action 100+.

La deuxième a été l'alignement du busines model des entreprises sur l'accord de Paris, avec l'aide d'organisations telles que Transition Pathway Initiative, qui analyse les émissions de carbone. 

Troisièmement, l’attention passe (en toute logique) de l'offre d'énergie à la demande, puisque de nombreuses solutions de décarbonisation se basent sur la consommation énergétique des consommateurs. Les industries très émettrices telles que le transport en sont un exemple.

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En 2020, les investisseurs et les entreprises pourront s'appuyer sur ce succès. Alors que 2019 a marqué un tournant en matière de nouvelles pratiques et d'évolution des attitudes et points de vue des investisseurs, nous n'avons pas encore atteint le niveau d'ambition nécessaire à notre succès.

Le partenariat devra se baser sur le changement systémique et les résultats
concrets pouvant fonctionner dans toute la chaîne de valeurs.

C’est la raison pour laquelle 2020 devra être l'année d'un nouveau partenariat entre les administrateurs des entreprises et les investisseurs institutionnels. Ce partenariat devra se baser sur le changement systémique et les résultats concrets pouvant fonctionner dans toute la chaîne de valeurs et toutes les classes d'actifs, en vue de définir des trajectoires de décarbonisation dans l'aviation, l'automobile, le transport maritime, l'acier ou le ciment, pour ne citer que quelques secteurs.

A l'échelon gouvernemental, les contributions déterminées nationalement (émissions que les pays s'engagent à réduire dans le cadre de l'accord de Paris) vont prendre de l'importance. De nombreux gouvernements, y compris celui des Pays-Bas (pays de Robeco) établissent d'ores et déjà des objectifs. Certaines entreprises formulent également leurs propres contributions déterminées en vue d’atteindre le «net zéro carbone» (la nouvelle expression en vogue dans l'investissement durable) d’ici 2050. 

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